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Aux Journées du matrimoine, le Festival Ice met les femmes à l'honneur
Edité par Radio France Internationale
Au week-end du patrimoine se greffent depuis quelques années des Journées du matrimoine. À Brest et Plougasnou, en dans l'ouest de la France, différentes interventions artistiques autour de l’héritage féminin et sa part dans l’évolution de la société sont ainsi au programme.
Clémence Allezard présente La voix du désordre. Elle nous fait écouter dans un podcast des voix dissidentes, mais pas parmi les plus célèbres. « Une Journée du matrimoine idéale, pour moi, ne consistait pas à calquer le modèle des Journées du patrimoine où l'on va chercher des grands hommes. Je me suis dit que c'était peut-être au contraire l'occasion de donner à entendre plutôt des collectifs de femmes qui avaient lutté pour des meilleures conditions de travail, pour transformer la société. Des femmes plus anonymes et qui sont dans des dynamiques collectives », explique-t-elle.
Mettre en valeur « des féminismes »
Ainsi Clémence Allezard exhume la lutte des sardinières de Douarnenez dans les années 20, à quelques encablures de Brest. Mais il y a aussi des voix contemporaines qui s’élèvent, comme celle de Rachel Kéké, femme de chambre devenue députée, ou Assa Traoré, militante antiraciste et sœur d’Adama Traoré, mort après son interpellation par les forces de l’ordre.
« Il y a cette idée d’exhumer des voix du passé, mais il y a aussi cette façon de se relier à des voix qui comptent au présent, des voix qui se font entendre dans les rues, explique Patricia Allio, directrice du Festival Ice, qui programme sa 8e édition et pour la première fois une Journée du matrimoine. Les Journées du matrimoine mettent en valeur des féminismes puisque dans les rencontres de Ice, nous entendons des voix de femmes trans, des travailleuses du sexe du bois de Boulogne. » Des travailleuses du sexe qu’on entend dans le film de Lola Peuch, Faire le Bois, tourné dans le bois de Boulogne.
Camille Lacroix, elle, traduit l’assignation sociale faite aux femmes toujours tenues de préserver les apparences dans une performance où le corps est mis à l’épreuve. Vêtue d’un tailleur noir strict, les pieds sur un socle où sont fichés des jacks audio, ses mouvements génèrent sons et tensions à travers le corps. Corps tordu exprimant la douleur, mais aussi dans des positions absurdes, générant le rire comme une manière de tourner en dérision les apparences.
Une Journée du matrimoine entre théâtre, littérature, podcast, cinéma qui mêle délicatesse, humour et poésie au militantisme. Des femmes qui ont voix au chapitre.
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