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Kenya: la construction de la ville futuriste Konza Technopolis prend du retard [1/2]
Edité par Radio France Internationale
Une nouvelle ville qui combinerait industries, université, quartiers résidentiels, lieux de loisirs, mais aussi une ville verte et intelligente. Un hub de technologie et d’innovation pensé pour attirer les investisseurs. C’est toute l’ambition de Konza Technopolis. Située à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Nairobi, sur un terrain de 5 000 acres en pleine zone semi-aride, la ville ambitionne d’accueillir 200 000 résidents d’ici à 2030. Annoncé depuis 2012, le projet est piloté par le gouvernement kényan. Mais il a pris du retard.
De notre envoyée spéciale à Konza Technopolis,
« Bienvenue à Konza Technopolis, la Silicon Savannah de l’Afrique. » Dès l’entrée de la ville, l’ambition est assumée : placer le Kenya sur le devant de la scène tech dans la région. Mais derrière les grilles, le projet achève tout juste la construction des routes et de son réseau d’assainissement. Le septième étage du quartier général offre une vue dégagée sur des étendues de plaines semi-arides, où gambadent gazelles et autruches, loin de la ville annoncée il y a plus de dix ans.
« Nous avons pris du temps pour travailler sur la planification de la ville, puis, il a fallu trouver des ressources financières avant de pouvoir commencer les travaux en 2018. Nous avons ensuite dû faire face à deux défis. En 2019, nous avons eu de fortes pluies qui nous ont forcé à mettre en pause le chantier pendant presque trois mois. Puis, il y a eu la pandémie de Covid-19 qui a perturbé les chaînes d’approvisionnements de certains matériaux. Nous avons donc pris du retard, mais la phase une du projet devrait se conclure en octobre », explique John Paul Okwiri, président directeur général de Konza Technopolis.
« Une ville pensée pour l'investissement »
Un centre de données est déjà opérationnel et près d’une centaine d’entreprises l’utilisent. Une université des sciences et des technologies doit également ouvrir ses portes dans un an. John Paul Okwiri assure que le projet est en bonne voie : « Konza Technopolis est une ville pensée pour l’investissement. Le gouvernement s’occupe du développement des infrastructures de base comme les routes, l’électricité, l’eau et la connexion internet. Cependant, le développement final sera fait par le secteur privé. Pour la première phase du projet, nous avons sélectionné 147 plots, un peu plus de 100 ont déjà été attribués à des investisseurs. Nous sommes en discussion avec eux pour lancer le développement. »
Des commerces, des entreprises dans le domaine des technologies ou encore des industries légères doivent venir s’installer à Konza. Une usine d’assemblage de smartphone à bas coût a déjà été annoncée par exemple. Le président kényan, William Ruto s’est montré confiant lors d’une visite sur place début août. « Je suis très fier de vous annoncer que nous avons obtenu près de 700 millions de dollars pour lancer la deuxième phase de Konza Technopolis. Nous avons pris une décision à l’échelle du pays d’avancer dans le secteur du digital. Il y a des risques certes, mais nous avons désormais les ressources nécessaires pour développer les infrastructures nécessaires et accompagner le Kenya dans la voie de la technologie. »
D'après John Paul Okwiri, optimiste, les premiers logements devraient être prêts à accueillir des résidents d'ici à un an.
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