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Série : Le revers de la médaille: ce que coûtent les médailles aux athlètes (Episode 2 sur 5)

Les athlètes sont de bons élèves comme les autres

Adila Bennedjaï-Zou
Diffusé le mercredi, 03 avril 2024 (26 min)


En voyant les sacrifices consentis par Jöna et Frédéric pour se qualifier aux Jeux Olympiques, on se demande ce qui pousse les athlètes à tant donner pour remporter la première place.


Jöna Aigouy Athlète, Lanceuse de javelot
Frédéric Dagée Athlète, Lanceur de poids
Kaylia Nemour Gymnaste
Claude Piquemal Athlète, médaillé de bronze relais 4 × 100 mètres masculin aux Jeux olympiques 1964 et 1968



   
Provient de l'émission
Les Pieds sur terre

Au programme
  • Jusqu'aux années 80, pour concourir aux Jeux olympiques, vous n'aviez pas le droit de gagner votre vie en pratiquant votre sport. Héritage d'une époque où le sport était un loisir réservé aux riches. C'est au cours du 20e siècle que le sport devient une pratique populaire et qu'on voit apparaître des athlètes issus du monde ouvrier qui, eux, avaient besoin de gagner leur vie.

    "Je travaillais à l’usine et le soir, j'avais une heure d'entraînement."

    Claude Piquemal a gagné deux médailles olympiques avec ses camarades du relais, quatre fois 100 mètres. Pourtant, c'est en parallèle d’un travail de métallurgiste en usine qu’il construit sa carrière dans les années 60 : “J'étais tourneur-outilleur, je travaillais dans une usine à côté de Paris. J'ai eu la chance, un an après, de rentrer au bataillon de Joinville, un régiment qui réunissait les meilleurs sportifs de France. Il y avait des footballeurs, des rugbymen, des escrimeurs et des athlètes. À l'époque, il y avait la guerre d'Algérie, mais j’en ai été dispensé, ce qui m'a permis pendant 28 mois de m'entraîner matin et soir. C'est là où j'ai forgé ma carrière, je pense.” Claude Piquemal

    Et même s’il remporte des victoires, la reconnaissance reste modeste et ses exploits sont humblement insérés dans son quotidien : ”Pour les compétitions internationales, nous partions en principe le vendredi et l'usine me donnait la journée. On prenait l'avion, on allait sur place. Les compétitions se faisaient sur deux jours. Le samedi, il y avait le 100 mètres et le 4 fois 100 mètres ; le dimanche, il y avait le 200 mètres. Le dimanche soir, après le repas officiel, on prenait l'avion pour rentrer à Paris et à 7 h 8 h au travail.” Claude Piquemal

    "J'ai décidé de changer de nationalité pour participer aux Jeux olympiques."

    Après une vie consacrée à sa discipline, la gymnaste Kaylia Nemour se voit faire le sacrifice de la compétition suite à une blessure : “Je me suis fait opérer des genoux parce que j'avais un problème de croissance, j'aurais pu me blesser le genou et sûrement avoir des douleurs. J'ai eu huit mois d'arrêt et c’est vrai que j'avais l'habitude de faire tous les jours de la gym, plusieurs fois par jour depuis que je suis toute petite. Quand on m'a annoncé que j'aurai autant de repos, j'étais triste et en colère. Mais je me suis dit qu’il valait mieux le faire avant les Jeux olympiques que de ne pas avoir de jeux du tout. L'opération s'est très bien passée et je n'ai pas posé le pied durant six semaines.” Kaylia Nemour

    Seulement, la Fédération française de gymnastique, en désaccord avec les entraîneurs de Kayla, ne l’autorise pas à reprendre les compétitions : “ C'est là que j'ai décidé de changer de nationalité. Ça va être en octobre. Donc j'ai accepté de faire partie de l'équipe algérienne. Mon père est Algérien. Je ne sais pas qui a eu l'idée, ma mère, mes parents ou les entraîneurs, mais je sais qu'ils se sont mis d'accord et je l'étais aussi. [...] Et j'étais un peu déçue parce que je voulais marcher sur les couleurs de la France. Mais les tenues et tout ça, ce sont les mêmes. [...] J'ai donc fait les championnats d'Afrique et les championnats arabes puis les championnats du monde. Cette année, j'ai décroché mon ticket et maintenant, c'est sûr que je vais aux Jeux olympiques. Maintenant, l'objectif, c'est la médaille d'or.” Kaylia Nemour

    • Reportage : Adila Bennedjaï-Zou
    • Réalisation : Somaya Dabbech
    • Mixage : Dali Yaha

    Merci à Jöna Aigouy, Frédéric Dagée, Claude Piquemal, Kaylia Nemour, Madame et Monsieur Nemour, Nisreen Elyagoubi.

    Musique de fin - Follies, Jaffna

Illustration
Les Pieds sur terre carré
Copyright
  • Radio France
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Le revers de la médaille : ce que coûtent les médailles aux athlètes

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