Pour Mohamed Mbougar Sarr, Kundera est un auteur qu'il offre le plus dans son entourage : "J'ai autour de moi beaucoup d'amis, de personnes qui se posent des questions sur l'amour, les difficultés à être dans une relations amoureuse... Et je crois Kundera est celui qui a le mieux répondu à ces questions, qui les a précisées, en permettant d'y voir plus clair."
Bernard Guetta, lui, a adoré "L'Ignorance". "Quand j'ai terminé ce livre, j'ai appelé Kundera, je ne pouvais pas attendre de le voir pour lui crier mon admiration", explique le député européen. "J'ai comme lui quitté, non pas définitivement, beaucoup de pays, et je savais d'expérience que quand on revenait, on ne retrouvait pas le pays. Parce que ce pays avait changé. Ce qui me frappe, 20 ans après sa parution, c'est que c'est un livre prémonitoire sur ce qui s'est passé dans son Europe centrale chérie."
"C'est quelqu'un qui se moque, qui défend l'irrévérence"
Ariane Chemin rappelle que Milan Kundera "a été, au tout début des années 80, un apatride". "Il ne pouvait pas sortir de France. Il n'avait pas de papiers. J'aime aussi qu'il ait fait venir le président tchèque chez lui, dans son appartement parisien, pour se faire redonner la nationalité tchèque. Milan Kundera, c'est l'inverse d'un défenseur de l'ordre, c'est quelqu'un qui se moque, il défend l'irrévérence, la dérision des pouvoirs..."
Pour Ulysse Manhes, Milan Kunera avait plus largement "un scepticisme vis-à-vis de la modernité". "Les valeurs qu'il défend, c'est le privé, quand notre modernité est avide de transparence, c’est la nostalgie, face au progressisme révolutionnaire, l'amour et l'art face à la politisation généralisée, la sobriété et le scepticisme face au lyrisme, le rire face à l'esprit de sérieux, l'âge adulte face au culte juvénile."