"Dans l'argumentation du rapport de l'administration, il n'y a pas grand-chose qui permet de comprendre cet acharnement", contre l’ancien président de la Fédération français de football Noël Le Graët, estime Jean-Michel Aulas. "On ne peut pas juger", affirme le président de l’Olympique Lyonnais, membre du comité exécutif de la Fédération française de football. "L'homme se sent cruellement attaqué", poursuit-il.
Pourtant, le rapport d’audit accablant de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igesr), dénonce un "comportement inapproprié vis-à-vis des femmes", "l’exercice du pouvoir très centralisé" et "que le caractère déplacé et injurieux des propos de M. Le Graët peut être accentué par la consommation excessive d’alcool". Le président de l'OL reconnaît des "attitudes qui n'étaient pas les bonnes" de la part de l'ex patron de la fédération. En revanche, Jean-Michel Aulas ne regrette pas d’avoir soutenu Noël Le Graët en 2021, pour sa réélection. Il préfère mettre en avant son bilan au sein de la FFF depuis l'élection du Breton en 2011.
L'avenir de Corinne Diacre en question
Le président de l’OL réagit également aux tensions au sein de l’Équipe de France féminine. La selectionneuse Corinne Diacre est sur la sellette. Trois joueurs cadres, Wendie Renard, Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, ont décidé de ne plus porter le maillot des Bleues tant qu’elle restera à son poste. Elle est à la tête de la sélection depuis 2017.
"C’est une cohabitation difficile entre l’entraîneur et ses principales joueuses", précise Jean-Michel Aulas. Le président par intérim de la FFF Philippe Diallo attend sous "huit ou quinze jours", les "recommandations" d'une commission regroupant Jean-Michel Aulas, Marc Keller, Laura Georges et Aline Riera. Au PSG et à Lyon, qui fournissent la plupart de l’effectif des Bleues, il y a parmi les meilleures joueuses européennes et mondiales, et pourtant l’Équipe de France ne développe pas un jeu séduisant, "l'équipe peine à mettre en place un jeu à la hauteur de ses ambitions", constate le patron de l’OL.
"Il y a eu par le passé un certain nombre de mouvement et là, les principales joueuses ont décidé de prendre le recul nécessaire, probablement pour faire bouger les choses." Corine Diacre doit-elle passer la main ? Jean-Michel Aulas estime "qu’il y aura un certain nombre d’évolution" avec la commission et le Comex. Les Bleues ont deux grosses compétitions en ligne de mire : la Coupe du monde féminine en Australie l’été prochain et les JO de Paris en 2024.
