Syracuse

Au bout d’un moment, il y a eu de la place pour que les femmes représentent au grand jour des nus masculins et féminins, qu’elles aussi couchent leurs amours et leur intimité sur la toile, que ce soit pour adopter, épouser ou subvertir les codes des représentations masculines qui étaient aussi les codes du marché. L’historienne de l’art Eva Belgherbi évoque ainsi Suzanne Valadon et sa peinture La chambre bleue : “Suzanne Valadon s'amuse avec l'histoire de l'art, car on y voit une femme qui est dans une position d'odalisque, elle reprend ce motif tel qu'on a pu le voir par exemple chez Ingres, sauf que dans le tableau de Valadon, la femme est habillée et surtout, elle fume et il y a des livres à côté d'elle. Pour moi, c'est une nouvelle image et dans l'histoire des représentations, je pense qu'elle compte énormément. C'est vraiment un jalon parce que c'est là où on voit aussi que la modèle peut aussi être une proche, une amie et que l’on n'est pas obligé de mettre la femme toute nue pour que le tableau ait une quelconque puissance.”

Mais à partir des années 1960 et 1970, certaines artistes femmes se sont dit qu’il fallait peut-être se réapproprier son corps, l’utiliser comme un outil pour revendiquer, pour dire et pour proposer d’autres images.

Un documentaire de Perrine Kervran réalisé par Benjamin Hu.

Avec :

Emilie Bouvard

Eva Belgherbi et

Elisabeth Leibovici