Toutes ont un point commun : les sportives titrées ou pas sont quasiment venues par hasard à la boxe. Elles ont été ensuite accrochées par la technicité et la stratégie à déployer sur le ring comme l’explique la championne Sarah Ourahmoune en précisant ce qui l’a attiré dans la boxe : “Ça a été vraiment le coup de foudre tout de suite pour ce sport, à la fois pour le côté stratégique et le côté mental, mais aussi parce que c'était compliqué physiquement. J'avais du mal à suivre, à coordonner mes mouvements. Mais en même temps, il y avait cette nécessité de rester lucide, d'essayer de construire et j'ai adoré ça”.
Natacha Lapeyroux, boxeuse et sociologue raconte, elle, les difficultés rencontrées à ses débuts dans une salle de boxe : "On arrive là, on est minoritaires, on le sait, et en plus, on a grandi dans l'idée que finalement la boxe était un sport d'hommes, que la violence n'était pas forcément une affaire de femmes. Du coup, c'est vrai qu'il faut déconstruire un peu tout ça. Il faut réussir à faire ses preuves pour que les autres de la salle de boxe, les hommes, nous acceptent en tant que femmes dans leur univers qui est toujours connoté comme étant masculin”.
Pourtant, l’entraineur Said Benajem témoigne de son expérience, plus que positive, auprès de ces boxeuses : “La boxe féminine n'a rien à voir avec la boxe masculine. Vraiment, c'est deux entités différentes. J'ai vu en ces femmes, une détermination que je n'ai pas trouvé chez tous les garçons que j'ai pu gérer. Elles ne lâchent rien, elles vont au bout de leurs projets. C’est des battantes, c’est des gagnantes, elles sont fortes, elles veulent tout réussir, elles ne se plaignent jamais” et il souligne : “Les filles peuvent faire de la boxe, elles peuvent être même plus performantes que les garçons.”
Ainsi, elles ont triomphé des stéréotypes et sont presque en train de battre les hommes sur leur terrain : celui de la pugnacité !
Un documentaire de Michel Pomarède et Jean-Philippe Navarre.
Avec :
La sociologue Natacha Lapeyroux,
Les boxeuses Norena, Lucie Jan, Maeva Hamadouche, Sarah Ourahmoune,
Said Benajem, entraineur dans la salle Boxing Beats d’Aubervilliers,
Nordine Zioui, coach à l’Avia Club d’Issy les Moulineaux, et
L’écrivain Elie Robert-Nicoud
Bibliographie :
- Joyce Carol Oates, « De la boxe », Stock, 2001
- Jake LaMotta, « Raging bull », 13e Note Editions, 2013
- Mick Kitson, « Poids plume », Editions Métailié, 2022
- Jean-Philippe Lustyk,« Le grand livre de la boxe », Marabout, 2019
- Norman Mailer, « Le combat du siècle », Folio, 2002
- Jim Tully, « Le boxeur », Les éditions du Sonneur, 2020
- Nick Tosches, « Night Train », Payot, 2007
- Jack London, « Un steak », éditions Libertalia, 2010
- Frédéric Roux, « Alias Ali », Fayard, 2013
- Jérôme Beauchez, « L’empreinte du poing : la boxe, le gymnase et leurs hommes », éditions EHESS, 2014
- Loic Waquant, « Corps et âme : carnets ethnographiques d'un apprenti boxeur », Agone, 2002
- Alexis Philonenko, « Histoire de la boxe », éditions Bartillat, 2018
- Daniel Rondeau, « Boxing Club », Grasset, 2016
- Elie Robert-Nicoud, « Scènes de boxe », Stock, 2017
- Brice Faradji, « Je ne sais toujours pas si j’aime la boxe », éditions Jean-Claude Lattès, 2021
Filmographie
- Antony Pinelli « Dans la cour des grandes »
- Frederic Wiseman « Boxing Gym »
- Clint Eastwood « Million dollar baby »
- Charles Sutton « Dans les cordes »
- Sylvester Stallone « Rocky »
- Michael Mann « Ali »
- « Mon père était boxeur », un documentaire et une bande dessinée de Barbara Pellerin aux éditions Futuropolis.
Partenariat
LSD, La série documentaire est en partenariat avec Tënk , la plateforme du documentaire d’auteur, qui vous permet de visionner jusqu'au 31/10/22 le film de Isabelle Broué - Lutine (97' - 2016)