Syracuse

Le 29 mars 2012, Danièle Sallenave  sera reçue à l’Académie française. Son élection couronne le parcours d’une femme née en 1940 dans un village des bords de Loire, de deux parents instituteurs deux hussards noirs de la République. Normalienne et agrégée de Lettres classiques, Danièle Sallenave a marché dans les pas de ses parents puisqu’elle a enseigné la littérature française. Puis à l’horizon de ses 30 ans, elle s’est mise à écrire : des poèmes, des fictions, des pièces de théâtre. Les femmes sont souvent au cœur de ses livres, et ses personnages mis face à une alternative : se saisir de leur liberté, ou se laisser ensevelir sous le poids du renoncement. Ils font du mieux qu’ils peuvent. C’est le cas de Laure, héroïne de La Vie fantôme ,oude Mado, héroïne de Viol . Le prix qu’elle accorde à la conquête de son autonomie et de sa liberté, Danièle Sallenave le partage avec Simone de Beauvoir, dont elle a écrit une biographie qui désormais fait référence, Castor de guerre . Depuis une vingtaine d’années, Danièle Sallenave observe aussi les mutations de la culture. Nous lisons moins, et l’école est moins exigeante.

Cette semaine, au cours de ces cinq soirées, nous parlerons avec Danièle Sallenave de la génération qui l’a faite, celle de ses parents ; de son attachement à la splendide promesse faite au tiers état  dont parlait le poète Mandelstam, qui survit malgré l’échec du socialisme autoritaire du modèle que fut pour elle Simone de Beauvoir, de l’agrandissement de soi, auquel on accède par les livres, l’amour, les voyages, et de la transmission du savoir.

1) Générations