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Il était une fois... Le traître
Nourrie d'archives et d'interviews, dont celle du réalisateur italien Marco Bellocchio, une plongée passionnante dans les coulisses du tournage de son film sur le mafieux repenti Tommaso Buscetta.
Les révélations fracassantes, livrées en 1984 par le mafieux sicilien Tommaso Buscetta au juge Falcone - assassiné en 1992 sur ordre du chef du clan des Corleone Totò Riina -, ont entraîné la tenue en 1986 d'un "maxi-procès" à Palerme, qui s'est soldé par des centaines de condamnations. Telle est la trame du Traître de Marco Bellochio.
Regard froid et réaliste
Loin de la mythologie complaisante véhiculée par le cinéma américain, le grand réalisateur italien déploie dans Le traître un regard froid et réaliste sur Cosa Nostra, institution fondamentalement corruptrice et meurtrière. Marco Bellocchio s'en explique dans ce documentaire, tout comme il raconte pourquoi il a attendu si longtemps avant de s'attaquer à la Mafia, et pourquoi la figure du "traître" l'intéresse tant aujourd'hui. Son épouse, Francesca Calvelli, monteuse de tous ses films, son producteur et les comédiens Pierfrancesco Favino (Buscetta) et Fausto Russo Alesi (Falcone) reviennent, quant à eux, sur les nombreuses péripéties du tournage. Entièrement filmé à Rome et à Palerme, jusque dans le bunker où s'est tenu le maxi-procès, et entrecoupé d'archives d'époque, le documentaire d'Olivia Mokiejewski donne également la parole à des juges, à d'anciens accusés et à des spécialistes de la Mafia qui confrontent leurs souvenirs à la vision du cinéaste. L'occasion de plonger dans le Palerme des années 1980, shooté aux dollars et à l'héroïne, et livré à de sanglants règlements de comptes.