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Il était une fois... "Le procès de Viviane Amsalem"
Peu de temps avant la disparition de Ronit Elkabetz, genèse et fabrication du film qu'elle a réalisé avec son frère Shlomi, à la fois histoire familiale et radiographie de la société israélienne. Entrouvrir les portes du huis clos, desserrer l'étreinte d'un drame étouffant, révélateur d'une tradition où les femmes, considérées comme une "possession"de leur mari, sont corsetées... Complément idéal du film de Shlomi et Ronit Elkabetz, ce quarantième documentaire de la collection "Un film et son époque" permet de replacer le combat engagé par le personnage de Viviane Amsalem dans le contexte d'une société israélienne tiraillée entre État et religion. Par leurs témoignages, les protagonistes du film, mais aussi des juristes, des philosophes et des militantes féministes mettent en évidence les archaïsmes et les contradictions d'un système patriarcal opprimant, lequel prive les femmes du droit même de divorcer.
Autobiographie gémellaire
Mais, en s'invitant dans les coulisses du film, ce documentaire en révèle aussi la dimension profondément personnelle. Pour écrire Le procès de Viviane Amsalem ainsi que les deux premiers volets de leur trilogie (Prendre femme et Les sept jours), Ronit Elkabetz et son frère Shlomi se sont inspirés de la vie de leur propre mère, séfarade marocaine exilée au Proche-Orient. Une évocation d'autant plus émouvante que Ronit et Shlomi entretiennent visiblement une relation fusionnelle, quasi gémellaire. Le documentaire prend alors la forme du portrait croisé d'un véritable couple de cinéma. Décédée en avril 2016, Ronit Elkabetz, plus célèbre actrice israélienne, y livre son ultime et bouleversant entretien.