COP28: et maintenant ?

RFI

Edité par Radio France Internationale

Après deux semaines de négociations intenses à Dubaï qui ont abouti à un accord qui appelle à effectuer une « transition hors » des énergies fossiles, les délégués des pays, des entreprises et des ONG présents à la COP28 ont fait leurs bagages. Tout le monde va souffler quelques jours mais dès le début 2024, le travail va reprendre. RFI vous raconte en quoi consiste cet « après-COP ».

À partir de début 2024, chaque pays, chaque région va décliner à son échelle les engagements pris lors de la COP28 à Dubaï, par exemple concernant le triplement des capacités des énergies renouvelables d'ici à 2030. Quelques minutes après la plénière d'adoption du texte ce mercredi, la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Panier-Runacher, assurait déjà que la mise en œuvre serait décisive pour aller au-delà des mots sur le papier.

« Nous allons notamment travailler sur le méthane puisqu'il y a une référence au méthane dans l'accord. On doit aller plus loin, de notre point de vue, avec les entreprises pétrolières et gazières pour vraiment réduire les fuites de méthane. » Ces fuites se produisent lors de défaillances sur les champs pétroliers et gaziers. On en a déjà détecté aux États-Unis, dans le golfe du Mexique ou encore au Turkménistan. Et c'est critique, car le méthane est un gaz 80 fois plus réchauffant que le CO2 à moyen terme.

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Financements alternatifs

Le travail va aussi continuer durant toute l'année au sein de groupes de travail, par exemple pour trouver des sources alternatives de financement. Pour financer la transition écologique, les transferts d'argent du Nord vers le Sud sont insuffisants. Une réforme des institutions financières internationales, comme le FMI et la Banque mondiale, est réclamée par des pays particulièrement vulnérables comme la Barbade. Et d'autres initiatives ont vu le jour à la COP28. Le Kenya et la France ont lancé par exemple une coalition pour regrouper les pays souhaitant créer, d'ici à deux ans, une taxation internationale pour aider les pays en développement touchés par le changement climatique.

« Les thématiques qui seront abordées, c'est par exemple la taxation sur les billets d'avion, la taxation sur le transport maritime – qui est aujourd'hui très polluant et peu taxé --, ou celle des entreprises extrêmement polluantes comme les entreprises des énergies fossiles, explique Elise Naccarato, responsable Campagnes et Plaidoyer Climat au sein de l'ONG Oxfam France. Ça peut aussi être les annulations de dettes puisqu'aujourd'hui de nombreux pays sont soumis à une dette qui les empêche de financer leur transition écologique. Ça peut être les suspensions de dette aussi en fonction du contexte climatique. »

Toutes ces questions financières seront au centre de la prochaine COP, prévue dans un an dans un autre pays pétrolier, l'Azerbaïdjan.

Autre défi financier pour les mois à venir : remplir le fameux fonds pertes et préjudices qui a été concrétisé lors de cette COP à Dubaï pour venir compenser les dégâts irréversibles du changement climatique. Pour le moment, les promesses de dons atteignent près de 800 millions de dollars, un montant largement insuffisant.

Bref, après la COP, il faut passer des paroles aux actes et mettre la main au portefeuille. Et, l’histoire nous l’a prouvé, c'est souvent le plus compliqué.

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