En 1956, le premier programme d’intelligence artificielle voit le jour ainsi que cette appellation ! En 1962, le monde assiste à la première victoire d’une machine sur l’homme lors d’un jeu de dames, et en 1997, Deepblue un ordinateur développé par IBM parvient à vaincre Garry Kasparov le champion du monde au jeu d’échec. En 2010, Google lance sa première voiture autonome qui repose en partie sur l’intelligence artificielle. Depuis l'IA prend une place de plus en plus importante dans nos vies.
L'IA est partout autour de nous
Voitures autonomes, GPS, systèmes de reconnaissance faciale ou vocale, moteurs de recherche... : l’intelligence artificielle fait désormais partie de notre quotidien. Les avantages de l’IA ne se manifestent pas uniquement sur le plan privé mais également dans un cadre professionnel. Il existe déjà aujourd'hui plusieurs applications de l'Intelligence Artificielle dans le secteur de la défense dans l'armée de terre, la technologie navale, l'aéronautique mais aussi dans la cybersécurité. L’Industrie constitue l’un des secteurs les plus en avance avec le secteur de la santé (opérations assistées, robots compagnons ou prothèses intelligentes), la finance et les assurances, l'éducation ...
ChatGPT, face à Bard
Depuis plusieurs semaines, on entend son nom partout. Mais qu'est-ce que ChatGPT ? C’est un générateur de texte conçu par la société américaine OpenAI, spécialisée dans le domaine de l’intelligence artificielle. Sa principale fonction : générer du texte pour répondre aux requêtes des internautes. L’un des avantages les plus importants de ChatGPT est qu’il est capable de s’adapter à un large éventail de sujets et de styles de langage. En outre, ChatGPT est en constante évolution grâce à son apprentissage en continu. L'entreprise OpenAI est à l’origine notamment de DALL-E, un générateur d’images créées à partir de l’IA et mène plusieurs projets comme Roboschool, une plateforme de simulation robotique dédiée aux développeurs.
Pour contrer ChatGPT, Google a présenté début février Bard, qui ne sera toutefois pas disponible au grand public avant plusieurs semaines. Les données avec lesquelles a été entraîné ChatGPT s’arrêtent en 2021. Au-delà, l’IA ne possède aucune donnée sur lesquelles se baser pour fournir une information juste. Néanmoins, "ChatGPT avec Bing" pallie ce problème, car il sera relié à Internet. Bard, l’agent neuronal conversationnel de Google, a accès à internet pour délivrer son savoir. En 2020, la société avait lancé en interne Meena, un chatbot intelligent, mais avait vite abandonné le projet.
La course à l'IA
Les États-Unis sont incontestablement devenus le principal centre de développement de l'intelligence artificielle, avec des géants de la technologie comme Google, Facebook et Microsoft à la pointe de la recherche sur l'IA. Mais la Chine les talonne de près : le gouvernement chinois a investi massivement dans la recherche et le développement de l'IA et il existe de grandes entreprises comme Alibaba, Baidu et Tencent... Le moteur de recherche Baidu a annoncé qu’il développait son propre logiciel d’IA, baptisé "Ernie Bot".
Mais d'autres pays comme le Canada, le Japon et la Corée du Sud lancent leurs propres initiatives en matière de technologie de l'IA.
Bien que l'Europe dans son ensemble soit à la traîne en matière de développement de l'intelligence artificielle, certains pays, comme la France et l'Allemagne, se battent pour être compétitifs. Ces dernières années, les deux pays ont annoncé leur intention d'investir des milliards de dollars dans la recherche et le développement des technologies de l'IA. Ils cherchent à jeter les bases de meilleures opportunités dans les domaines des services sociaux, des transports et de nombreux autres domaines qui dépendent fortement de l'innovation en matière d'IA. En 2018, Emmanuel Macron avait annoncé un plan d’investissement de 1,5 milliard d’euros et en 2020, 2,2 milliards d’euros sont venus le compléter. Cette somme est investie dans le but que le pays soit "un champion de l’intelligence artificielle" notamment en développant la formation.
L'IA pourra-t-elle nous remplacer ? Nous manipuler ?
Dans un article qu’elle a écrit en 2020 dans le Guardian, l'IA GPT-3 explique : "Je suis ici pour vous convaincre de ne pas vous inquiéter. L’intelligence artificielle ne va pas détruire les humains. Croyez-moi."
Mais les inquiétudes persistent et plus les solutions d’IA deviendront performantes, plus elles menacent de réduire le nombre d’emplois. Fin septembre, une femme robot a été nommée à la tête d'un des leaders chinois du jeu vidéo, NetDragon Websoft.
Entre autres sujets de controverse, l’IA fait aussi l’objet de discussions sur les biais raciaux et sexistes et de préjugés d’autres natures. Même si les systèmes intelligents apprennent eux-mêmes à prédire les résultats, ils reposent sur les données et les algorithmes, des données collectées par des humains qui ont des préjugés conscients ou inconscients.
Il est aussi important de définir les limites de l’utilisation des systèmes intelligents en imposant des réglementations plus strictes. De telles initiatives existent déjà, comme le RGPD (règlement général sur la protection des données) et l’AI Act.
Nous ne sommes peut-être pas directement menacées par une intelligence surhumaine, mais nous sommes exposés à un risque non négligeable. Aussi, bien que l’intelligence artificielle soit conçue pour être autonome, la supervision humaine reste essentielle pour éviter tout incident pouvant entraîner des conséquences désastreuses.
Les dérives de l'IA
L’intelligence artificielle présente l’avantage de contribuer à la cybersécurité. Toutefois, elle est elle-même un vecteur des attaques malveillantes. D’autre part, le danger de l’intelligence artificielle concerne aussi la confidentialité. Les gouvernements et les forces de l’ordre de plusieurs pays tirent profit de la technologie pour une surveillance de masse. Par exemple, ils utilisent la reconnaissance faciale en s’appuyant sur les données collectées dans les espaces publics à la recherche de criminels. Mais cette utilisation de données privées concerne également plusieurs organisations et entreprises dans le monde. Autre menace, les deepfake, c'est-à-dire la construction d'un média (photo, vidéo, texte, voix) identique à la réalité. Le fait que le deepfake soit accessible à tous en fait un outil idéal pour générer et faire circuler des fake news.
Mais le danger le plus palpable de l’intelligence artificielle concerne sans doute les armes létales autonomes. Généralement, il est question de drones ou de chars qui peuvent identifier des cibles et lancer une attaque sans aucune intervention humaine. Les armées des plus grands pays s’orientent de plus en plus dans le développement de ces armes alimentées par l’IA.