Syracuse

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Malgré trois années d’épidémie et de fortes restrictions, le cinéma chinois connait une belle croissance. Le box office bat régulièrement des records, les salles de cinéma sont de plus en plus nombreuses. Un succès financier qui porte le secteur du cinéma même si, de l'avis de certains, côté artistique, on assiste à un certain appauvrissement de la production.

Dans le sud du pays, les studios de Hengdian, qu'on appelle le "Hollywood chinois", sont le haut lieu du cinéma. Une ville entière dédiée au cinéma, des studios à perte de vue sur plus de 3330 hectares, une réplique grandeur nature de la Cité interdite. Dans cet immense espace, les tournages s’enchainent du matin au soir, tous les jours de l'année, des systèmes de bulles sanitaires ont été mis en place afin d'éviter un arrêt des tournages en période de crise sanitaire, et des records ont même été battus. Parallèlement, de plus en plus de salles de cinéma ouvrent dans le pays, y compris dans les petites villes qui jusqu'ici n'en étaient pas dotées.

La demande de cinéma en Chine semble être plus forte que la Covid, en tous cas côté industrie. Car sur le plan artistique, de nombreux cinéphiles, comme le réalisateur Jia Zhangke, dénoncent l'accentuation, à l'aune de la crise sanitaire qui a coupé le pays du reste du monde, d'une tendance dans la programmation des salles et le goût du public : les films dits "rouges", ouvertement nationalistes, qui suivent le discours de la propagande, rencontrent un franc succès et, conséquemment, ont tendance à écraser le reste de la production. L’épidémie a aussi eu pour effet d’éloigner les films étrangers, qui pour sortir continuent d'être mis à l'épreuve de la censure. "Liberté pour les films", ont scandé certains manifestants lors de la marche organisée fin novembre contre la politique "zéro covid".

Sébastien Berriot, correspondant de France Culture à Pékin, dresse, au micro d'Arnaud Laporte, un état des lieux du cinéma chinois.