En 2020, la Chine devait accueillir à Kunming, au sud du pays, la 15ᵉ Conférence des Parties (COP15) sur la biodiversité. Reportée en raison de la pandémie de Covid-19, celle-ci s'est finalement tenue à Montréal, en décembre 2022. La Chine, qui la présidait, a réussi à concilier des points de vue divergents, pour parvenir à un accord historique sur la biodiversité : les 196 membres de la Convention sur la diversité biologique des Nations unies se sont entendus sur une série de vingt-trois objectifs ambitieux pour mettre un terme à la destruction des espèces et des écosystèmes d’ici à 2030.
Un volontarisme à l'image des efforts que la Chine déploie depuis plusieurs années pour préserver sa riche faune et flore. En 2018, elle inscrivait dans sa constitution la notion de "civilisation écologique". De nombreuses lois ont été adoptées pour protéger ses forêts, prairies, animaux sauvages ou encore le long fleuve Yangtsé. De fait, 18% de la superficie du territoire chinois est protégée, soit un taux supérieur à l'objectif défini lors de la COP10 à Nagoya, en 2010, qui prévoyait la création d'aires protégées sur 17% des zones terrestres. En outre, la Chine peut se targuer d'avoir réduit la vulnérabilité de certaines espèces, comme le panda géant, dont le nombre est en augmentation. Pour autant, le pays reste le plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, la pollution atmosphérique urbaine y atteint des niveaux très élevés et ses ambitions en matière de biodiversité semblent loin de s'appliquer aux projets qu'elle développe dans le cadre des nouvelles routes de la soie.
Focus : La “diplomatie du panda”, l’ursidé au service du soft power chinois
Avec Gauthier Mouton, enseignant-chercheur à Sciences Po Lyon, spécialiste en relations internationales et en géopolitique asiatique.
La semaine dernière, Bao Li et Qing Bao, un couple de pandas géants, ont été envoyés depuis la province de Sichuan en Chine pour résider au Smithsonian’s National Zoo, à Washington, dans le cadre d’un prêt de dix ans. Cela faisait 24 ans que Washington n’avait pas reçu de pandas dans son zoo et leur arrivée a été très médiatisée. Cet événement symbolique s'inscrit dans le cadre de la "diplomatie du panda", une pratique de soft power utilisée par la Chine, qui consiste à offrir un ou deux pandas géants en guise de cadeau à un pays étranger.
Références sonores
- La biodiversité des forêts de Yunnan, France 24, mars 2023
- Discours de Xi Jinping sur la protection de la nature lors de la COP15, 12 octobre 2021
- Huang Runqiu, ministre de l'Écologie de la Chine, s’exprime lors de la journée mondiale de la biodiversité, CDB, 30 avril 2024 et le 22 mai 2022
- Pan Zihwen, directeur national du Parc National du Xianju, parle de la protection de la biodiversité, 13 février 2020, AFD
- Cri du gibbon, New China TV, novembre 2020
- Pollution dans la ville de Linfen, dans la région de Shanxi, 13 décembre 2012, Vice
- Sur le fleuve Yangtsé, France 24, octobre 2020
- Arrivée d'un couple de pandas géants au Smithonian's National zoo, mai 2024
Chanson : Hedgehog - 盼暖春來 “En attendant la chaleur du printemps” (2018)