CARTE BLANCHE à l'embobiné
L'association de cinéphiles l'Embobiné vous partage ses coups de cœur, choisis dans nos collections et dans leurs programmations.
Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence
de Roy Andersson
Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence
De Roy Andersson
29 avril 2015 – Suède/Norvège/France/Allemagne - 1h40
Lion d’Or Mostra de Venise 2014 = en VOD via la Médiathèque Numérique ou en DVD : 773 AND en rayon
Ça raconte quoi ?
Sam et Jonathan, deux marchands ambulants de farces et attrapes ont un mal de chien à trouver preneur pour leurs dents de vampire et vivent dans la dèche, perdant presque foi en leur mission : aider les gens à rire.
Ils nous entraînent dans une promenade kaléidoscopique à travers la destinée humaine qui nous fait croiser une professeure de Flamenco, le roi Charles XII et son armée en route pour la bataille de Poltava en Russie ou encore une aubergiste boiteuse de Göteborg qui accepte que les verres de schnaps soient payés par des baisers.
Ce que nous avons aimé :
La liberté du cinéaste, qui s’affranchit des conventions du scénario et de la mise en scène, sa fantaisie et son sens du burlesque à la Jacques Tati.
L’esthétique Roy Andersson, qui tel un artiste dans son atelier, compose 39 tableaux en plan fixe inspirés d’Otto Dix et Georg Scholz.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Pour le regard unique de Roy Andersson sur l’existence humaine, entre pathétique et absurde, et son trait lucide, ironique, jamais méprisant qui révèlent l’humour et la tragédie cachés en nous, la grandeur de la vie, ainsi que l’extrême fragilité de l’humanité…
Le truc en plus
La technique de Roy Andersson consiste à ne pas rédiger de script complet, mais à coller des photos et dessins sur un mur pour exposer l'ordre des scènes. Ensuite, pendant le tournage, il remplace progressivement les dessins par les photos des scènes tournées. Et à la fin, il utilise le mur pour “monter” le film, en déplaçant les photos pour imaginer quel sera le meilleur ordre des scènes.
Leviathan
de Andreï Zviaguintsev
Leviathan de Andreï Zviaguintsev (Septembre 2014 – Russie – 2h20)
Prix : Cannes 2014 : prix du scénario
A retrouver en VOD via la plateforme Médiathèque Numérique.
Ça raconte quoi ?
Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage. Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage.
Ce que nous avons aimé
Leviathan mêle de façon dramatique des enjeux autant politiques, familiaux qu'indivuels. La nature humaine y est poussée à bout, le désespoir n'étant jamais loin, mais la rage de défendre ce qui nous tient touche au plus haut point le spectateur. Ce film nous interroge profondément sur la liberté et le renoncement.[LIRE LA SUITE]
MUSTANG
de Deniz Gamze Ergüven
(Décembre 2015 – Turquie – 1h37)
Prix : César 2016 : meilleure musique, meilleur montage, meilleur premier film et meilleur scénario original.
A retrouver dans notre collection de DVD à la cote 773 ERG ou en VOD via la plateforme Médiathèque Numérique.
Ça raconte quoi ?
Dans un village du nord de la Turquie, la destinée de cinq jeunes filles bascule brutalement mais libres et indociles comme les mustangs, les chevaux sauvages de l'Ouest américain, elles vont lutter et résister, chacune à leur façon.
Ce que nous avons aimé
Il s’agit du premier long métrage de Denis Gamze Erguwen, la jeune réalisatrice franco-turque qui a marqué son entrée par une pluie de Césars.
Elle aborde un sujet d’une grande profondeur, en se plaçant à hauteur d’enfants. La confrontation est au cœur de son film, elle met en scène avec puissance le contraste entre des jeunes filles, spontanées, pétillantes et un monde d’adultes étriqués, figés dans des a priori dépassés. La bulle, dans laquelle elles sont enfermées malgré elles tout l’été, leur offre un espace de complicité et d’intimité d’une grande douceur, dans laquelle la lumière prend toute sa place, comme un retour possible aux Lumières, en toute conscience, éclairant l’individualité et la destinée de chacune.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Pour sa réflexion autour de la place de la femme en Turquie, raconté avec beaucoup de tendresse et d’intelligence et la lueur d’espoir qu’il laisse entrevoir.
Le truc en plus
Pour composer la musique originale, Deniz Gamze Ergüven a fait appel à l'Australien Warren Ellis (le violoniste de Dirty Three, de Nick Cave and the Bad Seeds et de Grinderman) dont elle apprécie la puissance narrative : « Quand Warren joue du violon, on a le sentiment d’entendre une voix qui raconte une histoire. Et ses orchestrations sont bouleversantes. Il y avait une évidence esthétique dans cette rencontre, une cohérence entre les décors du film, la grande maison en bois, les paysages de la mer Noire et le choix de ses instruments. »
LEVIATHAN
de Andreï Zviaguintsev
Prix : Cannes 2014 : prix du scénario
A retrouver en VOD via la plateforme Médiathèque Numérique.
Ça raconte quoi ?
Kolia habite une petite ville au bord de la mer de Barents, au nord de la Russie. Il tient un garage qui jouxte la maison où il vit avec sa jeune femme Lylia et son fils Roma qu’il a eu d’un précédent mariage. Vadim Cheleviat, le Maire de la ville, souhaite s’approprier le terrain de Kolia, sa maison et son garage.
Ce que nous avons aimé
Leviathan mêle de façon dramatique des enjeux autant politiqu.se, familiaux, qu'indivuels. La nature humaine y est poussée à bout, le désespoir n'étant jamais loin, mais la rage de défendre ce qui nous tient touche au plus haut point le spectateur. Ce film nous interroge profondément sur la liberté et le renoncement.Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Pour son ambiance tendue au possible, pour la musique de Philippe Glass et pour ses paysages fascinants.
Le truc en plus
La lecture du Léviathan de Thomas Hobbes a été déterminante dans le processus de création du film d’Andreï Zviaguintsev. Ce philosophe anglais (1588-1679),est l'un des premiers penseurs de l'Etat moderne et fondateur de la philosophie civile. Pour Hobbes, l’Etat est un monstre engendré par l’homme pour éviter la guerre de « tous contre tous » et par l’envie, bien compréhensible, d’acquérir la sécurité en échange de la liberté, son seul bien authentique.
Priscilla, folle du désert
de Stephan Eliott
Priscilla, folle du désert de Stephan Eliott.
Dans notre collection de DVD à la cote 773 ELL
Ça raconte quoi ?
Mitzi, Félicia et Bernadette, deux travestis et un transsexuel de Sydney, viennent de signer un contrat avec un cabaret situé à Alice Springs, en plein cœur du désert. Entre eux et l'hôtel où ils sont attendus s'étend l’outback australien, immense et aride. Ils prennent la route à bord d’un bus repeint en rose, baptisé « Priscilla ».
Ce que nous avons aimé
Il s’agit du seul film connu en France de Stephan Elliott, réalisateur australien. Priscilla, folle du désert est sorti sur nos écrans début 1995, véritable ovni qui a remporté un franc succès, à la fois critique et commercial. Le film est ressorti en salles en 2017. C’est une grande réussite visuelle : les trois comédiens, arborant des tenues toujours plus extravagantes de drag-queens, répètent leurs numéros tout au long du voyage, sur les tubes des années 1970 – 80 : ABBA, Village People, Gloria Gaynor …. Priscilla, folle du désert a remporté deux Oscars en 1995 : ceux des meilleurs costumes et meilleurs maquillages. La bande son rythme ce roadmovie et lui donne une énergie folle.
Mais le film aborde aussi des thèmes graves et plus que jamais d’actualité aujourd’hui : le droit de choisir son genre, l’homophobie, l’amour, la paternité, … Le film est devenu culte dans la communauté gay.
La photographie magnifie les plans, mêlant les couleurs éclatantes des costumes sophistiqués avec la beauté aride du désert rouge australien.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Parce que les films australiens sont rares sur nos écrans, parce que c’est un film désormais culte et parce qu’il nous transporte dans l’outback australien, rude, sauvage et magnifique.
Le truc en plus
Le film décrit, le temps d'une scène, une rencontre entre les drag-queens et des aborigènes, deux groupes habituellement en marge de la société. La cause des LGBT a sûrement plus progressé depuis la sortie du film que celle des aborigènes d’Australie ….
Aux côtés du vétéran Terence Stamp (Théorème, Superman), on trouve deux futures vedettes : Guy Pearce (L.A. Confidential, Iron Man 3 et Memento) et Hugo Weaving, qui jouera notamment dans Matrix, Le Seigneur des Anneaux et Captain America : First Avenger de Joe Johnston.
Les Chats persans
de Bahman Ghobadi
LES CHATS PERSANS de Bahman Ghobadi
Décembre 2009- Iran- 1h42
Prix "Un Certain Regard" - Festival de Cannes 2009
le DVD dans notre collection : 773 GHO
Ça raconte quoi ?
A leur sortie de prison, une jeune femme et un jeune homme musiciens décident de monter un groupe. Ils parcourent Téhéran à la rencontre d'autres musiciens underground et tentent de les convaincre de quitter l'Iran. N'ayant aucune chance de se produire à Téhéran, ils rêvent de sortir de la clandestinité et de jouer en Europe. Mais que faire sans argent et sans passeport
Ce que nous avons aimé :
Ce film donne à voir l’énergie d’une jeunesse qui défend sa liberté de créer des œuvres musicales malgré la censure. On découvre la scène rock underground de Téhéran.
La façon de filmer caméra à l’épaule fait ressentir l’urgence et le danger, deux sentiments réellement vécus durant le tournage.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
L’Embobiné avait projeté le premier film de Bahman Ghobadi, Un temps pour l’ivresse des chevaux. Ce troisième film basé sur les histoires authentiques de jeunes musiciens iraniens décrit une jeunesse urbaine fatiguée de la dictature.
Le truc en plus
Le film a été déclaré « underground » par la censure, donc les personnes ayant participé au tournage risquaient la prison et l’interdiction de travailler en Iran.
La co-scénariste du film et fiancée du réalisateur, Roxana Saberi, a été arrêtée pour espionnage et incarcérée durant 4 mois à la fin du tournage.
Nói albínói
de Dagur KARI
A retrouver en DVD (773 KAR) ou en Vod sur la plateforme Médiathèque Numérique.
Ça raconte quoi ?
Coincé entre la mer et l'immensité glacée des terres d'Islande, le jeune Nói rêve d'une autre vie. Les jours se succèdent entre une grand-mère farfelue et un père absent porté sur la boisson. Nói cherche à échapper à la routine dans un refuge souterrain qu'il s'est aménagé, où il vit au rythme des photos exotiques qui défilent dans son stéréoscope...
Ce que nous avons aimé :
Le personnage de Nói lunaire, attachant, parfois un peu inquiétant et les évènements qu’il provoque traité sur le ton ironico-tragique.
La relation rugueuse mais non dénuée d’affection entre le jeune homme et sa grand-mère.
La description de la vie d’un village isolé au fond d’un fjord islandais.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Au moment de sa sortie en 2003, rares étaient les films islandais.
Dagur Kari voulait absolument tourner son premier long métrage en Islande pour « affirmer son identité ». On perçoit cet attachement et cette tendresse vis à vis de ces vies au prise avec la rigueur du climat.
Le truc en plus
Le sous titre de l’affiche : « N’attendons pas le dégel pour être heureux ! »
La musique du film qui a été composée par le groupe Slowblow, une formation dont Dagur Kari est membre.
HISTOIRE D'UN SECRET
de Mariane Otero
A retrouver en DVD (157 OTE) ou en Vod sur la plateforme Médiathèque Numérique.
Ça raconte quoi ?
Mariana Otero a quatre ans et demi quand sa mère, artiste peintre, disparaît. La vraie raison du décès est cachée à l'enfant et à sa sœur. Son père la révèle 25 ans plus tard : Clotilde Otero est morte en 1968 des suites d'un avortement clandestin. « Ce secret que mon père avait porté seul pendant 25 ans l'avait empêché de nous raconter sa vie et de nous montrer son œuvre. En rompant ce tabou, il nous rendait notre mère. Mais le silence et le mensonge avaient effacé de ma mémoire jusqu’au souvenir même de sa disparition. J'ai éprouvé alors la nécessité de retrouver celle qui m'avait été doublement arrachée par la mort et par le secret. » (Mariana Otero)
Ce que nous avons aimé :
Cette enquête personnelle de la réalisatrice pour connaître la vérité sur les conditions du décès de sa mère, mais aussi sur sa vie et son œuvre (c’était une artiste-peintre très douée), qui se poursuit avec une mise en lumière de ce qu’était l’avortement clandestin dans les années soixante. C’est donc aussi l’histoire de milliers de femmes mortes dans les mêmes conditions et dont les enfants ont grandi à l’ombre de ce secret honteux.
Le film se compose de trois parties. Dans la première, Mariana Otero interroge les membres de sa famille dont sa sœur et son père. La deuxième partie resitue son histoire dans le contexte sociale et politique, soit avant la loi Veil, à travers des archives et des interviews de médecins. La troisième partie s’attache a redonner vie à Clotilde Otero à travers ses œuvres et ses amis peintres ou modèles. Le film peut ainsi se conclure sur une image apaisée de cette famille. Pourquoi avons-nous choisi ce film ? Histoire d’un secret avait été programmé lors d’une des premières éditions du Week-end Documentaire. Il avait suscité beaucoup d’émotion et de débats à l’issue de la projection. Dans une période où le droit à l’avortement est remis en cause par certains ou malmené faute d’infrastructures suffisantes, il n’est pas inutile de se rappeler les dangers que représentaient ces avortements clandestins.[LIRE LA SUITE]/[FERMER]
Millers's crossing
de Ethan et Joel Cohen
A retrouver dans notre collection de DVD à la cote 773 COE
Ça raconte quoi ?
Deux gangs se disputent le contrôle d'une ville à l'époque de la prohibition. L'un d'eux est dirigé par Leo l'Irlandais, dont l'homme de main, Tom Reagan, orchestre à son insu une machination à base de pièges et de trahisons. Les réalisateurs de The Big Lebowski nous proposent un polar jubilatoire.
Ce que nous avons aimé
Ce troisième long métrage des frères Cohen s’inspire de tous les codes du polar et rend hommage entre autre au Francis Ford Coppola du Parrain et à Jean-Pierre Melville. Film noir, avec trahison, meurtre, fidélité, jalousie, fatalité traité à la sauce Cohen. Autant dire que l’humour affleure et les dialogues sont acérés, portés par des acteurs tous excellents.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Je souhaitais vous faire découvrir ce film des frères Cohen bien moins connu que les suivants, avec un règlement de compte en forêt et un chapeau qui flotte dans les feuilles mortes. Un mélange de situations burlesques et de gravité que l’on retrouve dans toute la filmographie des frères Coen et traduit leur vision de la vie.
Le truc en plus
Le film a été un échec commercial, mais reste un des meilleurs des réalisateurs et demeurent incontournable pour les inconditionnels des frères Cohen.
Liberté
de Tony Gatlif
LIBERTÉ de Tony Gatlif
24 février 2010 – France – 1h55
à retrouver en Vod ou Dvd (773 GAT)
Ça raconte quoi ?
Nous sommes en France, en 1943. Une famille tzigane – magnifiques costumes et roulottes d’époque – s’apprête à regagner un petit village où elle a l’habitude de faire les vendanges. Sauf qu’entre temps, le régime de Vichy s’est installé. Les Tziganes sont désormais interdits de vagabondage. C’est grâce au maire, Théodore, incarné par un étonnant Marc Lavoine, et à l’institutrice résistante Mademoiselle Lundi, portée par Marie-Josée Croze, inspirée du destin d’une « Juste », que la famille échappe, pour un temps, à l’arrestation et à la déportation. James Thierrée, le petit fils de Charlie Chaplin, incarne un personnage époustouflant de poésie possédé par la liberté.
Ce que nous avons aimé :>
Ce film est extrêmement émouvant car empreint de beaucoup d’humanité et de tolérance : Tony Gatlif filme avec rage, finesse, humour et émotion l’âme manouche. Il désirait ardemment faire un film sur le génocide des Roms et a muri ce projet pendant de nombreuses années : il s'est inspiré d’une anecdote du livre de Jacques Sigot, historien, « Ces barbelés oubliés de l’histoire : un camp pour les tsiganes à Montreuil-Bellay » .
>Pourquoi avons-nous choisi ce film ? C’est à la fois un film historique et militant, mais aussi très poétique. Le génocide des tsiganes n’a jamais été évoqué au cinéma. Ce n’est qu’en 2018 qu’un hommage a été rendu aux internés du camp de Montreuil-Bellay par François Hollande : ce dernier a reconnu la responsabilité de l’Etat : « Le jour est venu et il fallait que cette vérité soit dite ». Le truc en plus La musique est très présente dans ce film avec de nombreuses séquences endiablées. Delphine Mantoulet, musicienne, retrouve Tony Gatlif après Exils et Transsylvania. En reprenant le type de musique tzigane qu'affectionne le réalisateur, la partition se fait aussi mélancolique, avec un thème délicat. Catherine Ringer (Rita Mitsouko) interprète la chanson titre. [LIRE LA SUITE] / [FERMER]
Naissance des pieuvres
de Céline Sciamma
A retrouver en DVD (773 SCI) ou en Vod sur la plateforme Médiathèque Numérique.
La Naissance des Pieuvres de Cécile Sciamma
Août 2007 – France – 1h25 – Prix Louis Deluc du Premier long-métrage 2007 – Prix de la Jeunesse Festival du Film Romantique de Cabourg 2007.
Ça raconte quoi ?
Marie, Anne et Floriane ont 15 ans cet été là. Elles se posent des questions sur leurs corps qui se transforment, le regard des autres sur leur propres corps et leurs émois amoureux. Anne est complexée par son poids. Floriane, championne de natation synchronisée subit les regards masculins prédateurs et Marie découvre son attirance pour Floriane. Les trois adolescentes vivront le temps d’un été le passage de l’enfance à l’âge adulte.
Ce que nous avons aimé L’observation délicate de ces trois adolescentes à un moment crucial de leur vie. La justesse des scènes toujours à hauteur des trois jeunes filles et exempt de tout cliché sur le sujet. La belle amitié qui lie Marie, Anne et Floriane à la fin du film. Pourquoi avons-nous choisi ce film ? La naissance des pieuvres est le premier long métrage de Cécile Sciamma tout juste sortie de la FEMIS. C’est également la première collaboration de Adèle Haenel avec la réalisatrice, douze ans avant Portrait de la jeune fille en feu. Le truc en plus Cécile Sciamma parlait ainsi de son film présenté au Festival de Cannes 2007 dans la section Un certain Regard : « Pour moi, la pieuvre est ce monstre qui grandit dans notre ventre quand nous tombons amoureux, cet animal maritime qui lâche son encre en nous. C’est ce qui arrive à mes personnages dans le film, trois adolescentes, Marie, Anne et Floriane. Et justement la pieuvre a pour particularité d’avoir trois cœurs. » [LIRE LA SUITE] / [FERMER]
Leave no Trace
de Debra Granik
États-Unis – 19/09/2018) avec Thomas McKenzie, Ben Foster, Jeff Kober… (V.O.S.T. – 1h49)
A retrouver en DVD parmi nos collections et en ligne sur notre plate-forme de VOD La Médiathèque numérique :Ça raconte quoi ?
Tom a 15 ans. Elle habite clandestinement avec son père dans la forêt qui borde Portland, Oregon. Limitant au maximum leurs contacts avec le monde moderne, ils forment une famille atypique et fusionnelle.
Expulsés soudainement de leur refuge, les deux solitaires se voient offrir un toit, une scolarité et un travail. Alors que son père éprouve des difficultés à s'adapter, Tom découvre avec curiosité cette nouvelle vie.
Le temps est-il venu pour elle de choisir entre l’amour filial et ce monde qui l'appelle ?
Ce que nous avons aimé :
Le choix de la réclusion en forêt n’est pas sans rappeler Captain Fantastic, mais ici le ton choisi par la réalisatrice n’est pas l’humour mais la tendresse. La mise en scène, tout en retenue, présente avec finesse et intelligence une relation entre un père et sa fille.
Le film évoque le parcours initiatique d’une adolescente dans un milieu naturel, thème déjà évoqué par la réalisatrice dans son précédent et premier long métrage, Winter’s Bone.
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Le film évoque également les séquelles psychologiques dont souffrent nombre de vétérans américains, anciens héros de la Nation, aujourd’hui laissés pour compte. Enfin, le film est avant tout servi par la prestation éblouissante de ses deux interprètes principaux : Thomasin McKenzie crève l’écran et Ben Foster nous montre l’étendue de sa palette d’acteur.
Le truc en plus (source : Allociné) :
Leave No Trace trouve son origine dans une histoire vraie qui s'est déroulée à Portland. Une fille et son père ont été découverts alors qu'ils vivaient depuis 4 ans dans la réserve naturelle qui borde la banlieue de la ville. Ils ne s'y aventuraient que pour récupérer la pension d'invalidité du père et y acheter ce qu'ils ne pouvaient pas faire pousser. Malgré ces conditions de vie singulières, l'adolescente était en bonne santé et avait un niveau scolaire supérieur aux gens de son âge. Après avoir été placés dans un hara où le père pouvait travailler, le duo a disparu dans la nature. Si Leave No Trace s'inspire d'une histoire vraie, il s'appuie en réalité sur le roman de Peter Rock qui, fasciné par le mystère qui entoure ce père et sa fille, en a tiré une fiction où il imagine des détails impossibles à connaître.
L'Etat sauvage
Ce mois-ci, un coup de coeur du groupe Western : L'Etat sauvage de David PERRAULT, avec Alice Isaaz, Kevin Janssens, Constance Doll, Déborah François
A retrouver dans nos collections en ligne sur la Médiathèque numérique :
Ça raconte quoi :
1861. La guerre de Sécession fait rage aux États-Unis. Une famille de colons français décide de fuir le Missouri où ils vivent depuis 20 ans. Edmond, Madeleine et leurs trois filles doivent traverser tout le pays pour rejoindre New York où les attend un bateau qui les ramènera en France. Victor, ancien mercenaire au comportement mystérieux, est chargé de veiller à la sécurité du voyage.
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Ce que nous avons aimé :
Un western sorti en 2019 avait de quoi attirer notre attention d’autant que le premier long métrage du réalisateur David Perrault, Nos héros sont morts ce soir avait séduit l’Embobiné. Il choisit d’aborder l’histoire méconnue des français en Amérique entre le XVIe et XIXe siècle. S’il utilise le genre du western il lui applique une langue, le français, et des protagonistes inhabituels. Par ailleurs, les personnages féminins dont Esther, la fille cadette ou Bettie, la pistolera, prennent de plus en plus d’ampleur et leur liberté s’accorde à la nature grandiose malgré la violence qui en découle. Les personnages masculins deviennent peu à peu inconsistants. Il ne s’agit pas d’un western crépusculaire, mais plutôt d’un western féministe selon Le Monde.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Ce film était programmé dans la semaine western du mois de mai 2020, annulée en raison de la crise sanitaire.
La mise en scène est élégante sans être tape-à-l’œil, et servie par la prestation éblouissante de Camila Morrone, qui campe ici une jeune fille désireuse d’évoluer socialement et de s’éloigner de cet héritage familial marqué par la violence. Tiraillée entre les aspirations et les besoins de liberté que l’on peut avoir à son âge et le lourd fardeau que représente son père toxicomane, elle fait ses propres choix sans jamais tomber dans un chemin tout tracé.
Le film est également servi par une photographie qui magnifie les plans sur ces vies dans l’Amérique profonde, comme le cinéma indépendant américain aime nous présenter, avec ces laissés pour compte du rêve américain.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Il figurait dans notre programmation du printemps 2020, mais n’a jamais été projeté en raison de la crise sanitaire.
Le truc en plus (source : Allociné)
Un film féministe : pour Annabelle Attanasio, Mickey and the Bear est avant tout le récit d’apprentissage d’une jeune fille dans une petite ville principalement masculine.
À noter que Mickey and the Bear rappelle, par son scénario, le récent film Leave No Trace dans lequel Ben Foster joue aussi un ex-soldat instable psychologiquement qui a une fille adolescente contrainte de vivre avec lui.
Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill
De Marc Boreal et Thibaut Chatel
MA MAMAN EST EN AMERIQUE, ELLE A RENCONTRE BUFFALO BILL
De Marc Boreal et Thibaut Chatel
Animation – octobre 2013 – France – 1h15 – A partir de 8 ans
773 BOR J
Ça raconte quoi ?
Une petite ville de province. Les années 70. Jean a 6 ans, il fait sa rentrée à la grande école. Quand la maîtresse demande à chaque enfant la profession de son père et de sa mère, Jean réalise qu'il n'est pas comme les autres, s'inquiète et invente une réponse : "ma maman est secrétaire". En fait, elle est tout le temps en voyage sa maman, alors elle envoie des cartes postales à Michèle. Cette petite voisine, qui sait déjà lire, les lit à Jean et celui-ci se prend à rêver. A moins que la réalité ne soit toute autre. Et ça, entre septembre et Noël de cette année-là, Jean commence tout juste à le comprendre...
Ce que nous avons aimé
La façon délicate d’aborder la perte d’un proche à hauteur d’enfant.
Beau film d’animation qui oscille entre gravité et humour.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Ce film est adapté d’un roman graphique. La technique d’animation, dessins faits à la main, colle avec les années 70, époque à laquelle se déroule l’histoire.
Pour reprendre Les Fiches du Cinéma « un dessin animé plaisant, de facture classique, sans niaiserie ni pathos »
Le truc en plus
Film à voir avec ses enfants ou petits enfants, mais attention s’ils croient encore au Père Noël....révélation finale.
Mickey and the Bear
D’ Annabelle Attanasio
A retrouver à la fois dans les collections DVD de la Médiathèque et en ligne sur notre plate-forme de VOD La Médiathèque numérique :
Ça raconte quoi ?
Mickey Peck, une adolescente du Montana, a la lourde responsabilité de s'occuper de son père, un vétéran accro aux opiacés. Quand l'opportunité se présente de quitter pour de bon le foyer, elle fait face à un choix impossible...
Ce que nous avons aimé :
Il s’agit du premier long métrage d’Annabelle Attanasio, et on peut dire qu’il s’agit d’une belle réussite, tant les thèmes abordés (émancipation de la femme dans une société patriarcale, vétéran de l’Irak, passage de l’adolescence à l’âge des responsabilités, etc.) sont variés et abordés de manière intelligente sans tomber dans les clichés.
[LIRE LA SUITE] / [FERMER]
La mise en scène est élégante sans être tape-à-l’œil, et servie par la prestation éblouissante de Camila Morrone, qui campe ici une jeune fille désireuse d’évoluer socialement et de s’éloigner de cet héritage familial marqué par la violence. Tiraillée entre les aspirations et les besoins de liberté que l’on peut avoir à son âge et le lourd fardeau que représente son père toxicomane, elle fait ses propres choix sans jamais tomber dans un chemin tout tracé.
Le film est également servi par une photographie qui magnifie les plans sur ces vies dans l’Amérique profonde, comme le cinéma indépendant américain aime nous présenter, avec ces laisser pour compte du rêve américain.
Pourquoi avons-nous choisi ce film ?
Il figurait dans notre programmation du printemps 2020, mais n’a jamais été projeté en raison de la crise sanitaire.
Le truc en plus (source : Allociné) :
Un film féministe : pour Annabelle Attanasio, Mickey and the Bear est avant tout le récit d’apprentissage d’une jeune fille dans une petite ville principalement masculine. À noter que Mickey and the Bear rappelle, de par son scénario, le récent film Leave No Trace dans lequel Ben Foster joue aussi un ex-soldat instable psychologiquement qui a une fille adolescente contrainte de vivre avec lui.