À côté du micro, son stylo. Marc Lavoine a pris la plume pour raconter l'histoire d'une mère et de son fils à l'aube d'une nouvelle étape de vie : la mort pour la première qui rendra le second orphelin. Quand arrivent les chevaux paru aux éditions Fayard est un roman onirique qui donne à Marc Lavoine l'occasion de rêver loin pour toucher au réel.
Marc Lavoine touche en tout cas à beaucoup de choses. Il commence d'abord par le théâtre et un petit boulot d'ouvreur à l'Olympia, puis imprime ensuite des tubes, comme "Elle a les yeux revolvers" et "Le parking des anges", dans toutes les oreilles françaises, dès le milieu des années 1980.
On le voit au cinéma, dans des films de Claude Chabrol, Marc Exposito ou Tony Gatlif, mais aussi à la télévision et au théâtre. Avec Dris El Kesri, il fonde le journal Le Papotin, rédigé par des enfants autistes, et coécrit Toi et moi, on s'appelle par nos prénoms (Fayard). Son premier roman dans lequel il revient sur son enfance paraît en 2015 sous le titre L'Homme qui ment (Fayard), deux ans après avoir sorti un album photo avec Cyrille Putman intitulé 1er Rendez-vous. Il écrit aussi pour les enfants. "Adulte jamais" est le nom de son dernier album studio. Il a repris quelques-unes de ses chansons emblématiques en version symphonique et publié des inédits sur "Revolver", version 2024. On écoute d'ailleurs un extrait dans l'émission. Son deuxième roman vient de sortir chez Fayard, Quand arrivent les chevaux, hommage à sa mère.
Un livre en hommage à sa mère
Son nouveau roman Quand arrivent les chevaux est un hommage à sa mère, quelques années après sa mort. Marc Lavoine raconte : "Elle ne disait pas qu'elle était communiste, mais elle l'était par amour pour mon père. Elle était aussi croyante, bon elle était un peu perdue là-dedans, mais en tout cas, ce qu'elle réalisait en constituait une réalité tous les jours. Le travail qu'elle faisait, c'était donner à l'autre et être attentive, être dans la vérité."
Dans ce livre, il y a de la poésie, de l'humour, de la distance, mais aussi de la souffrance, qu'il ne cache pas. Le surréalisme est aussi bien présent : "Le surréalisme a ce pouvoir de vous faire vivre, de vous faire respirer. La poésie, d'ailleurs, c'est par là que ça a commencé. Ça a ce pouvoir de vous reconstituer, de vous extraire du monde réel pour vous emmener dans un monde où vous pouvez respirer. Donc le surréalisme, ça a été un choix pour écrire ce bouquin. Je trouve que c'était la meilleure façon d'appréhender la mort et de vivre la mort, la mort de l'autre ou sa propre mort, de la vivre dans l'affaire surréaliste."
Les yeux revolver
Le titre "Elle a les yeux revolver" lui vient de sa mère car elle lui disait quand il était enfant : "Si tu avais des revolvers à la place des yeux, je serais déjà morte." Il explique ce qu'il ressentait alors : "De temps en temps, je la fusillais du regard. Tout de suite, ça m'angoissait, ça me faisait de la peine surtout. Et donc je m'excusais, je lui demandais pardon, et elle me souriait, et puis ça reprenait. Mais elle avait peur de mon regard de temps en temps. Je ne sais pas pourquoi je la regardais comme ça. Je n'étais pas sévère avec elle, j'étais tout le temps collé à elle. Je me souviens, j'étais sous le bureau à son travail, je me mettais sous le bureau puis je regardais ses pieds quand elle tapait à la machine."
-> Pour en savoir plus, écouez cette émission...
Extraits diffusés
- Le titre Elle a les yeux revolver dans l’album Revolver (2024) de Marc Lavoine
- La chanson Vous oubliez votre cheval (1936) de Charles Trenet
- La chanson L'Eau vive (1958) de Guy Béart
- Le titre Ballade de Melody Nelson (1971)de Serge Gainsbourg avec Jane Birkin
- Jean-Louis Trintignant dans le film Le Fanfaron (1962) réalisé par Dino Risi
Choix musical de l’invité
Marc Lavoine nous fait écouter deux chansons dont "les phrases vous traversent une vie entière" : Le bonheur (1967) de Léo Ferré et Ma plus belle histoire d’amour (1967) de Barbara. Barbara, dont Marc Lavoine dit qu'elle "écrit comme on parle, elle écrit comme on pense (...) La rime est riche parce qu'elle est simple, parce qu'elle vous touche, parce qu'elle est vraie."
Découverte de l’invité
Marc Lavoine nous recommande l’exposition Tarsila do Amaral - Peindre le Brésil moderne au Palais du Luxembourg jusqu'au 2 février : "vous rentrez dans un endroit, et vous caressez les murs, vous approchez des œuvres…"
Programmation musicale
Françoiz Breut – Dancing frénétique
SZA - BMF