Une petite fille passe l’été chez ses grands-parents en Bretagne. Lorsqu’elle s’allonge par terre – magie ! – elle écoute le chant des cailloux, qui lui racontent leurs histoires et leurs voyages à travers la mer, les champs et les montagnes. Une poésie douce pour prolonger la chaleur de l’été.
"Quand arrive l’été, je prends le train pour aller chez mes grands-parents. J’adore l’été et mes grands-parents presque du même amour, immense, un amour qui monte jusqu’aux arbres, aux montagnes, à la lune, les étoiles et les planètes cachées au-delà. Je ne les appelle pas Papi et Mamie, comme presque tous mes amis. Je les appelle Oma et Grand-Père. Ils habitent une petite maison à côté de la mer, ça s’appelle la Bretagne. Leur maison est si proche de l’eau qu’on n’a pas besoin de prendre de voiture ou de vélo pour y aller. Il suffit de prendre ses pieds. Alors, avec Oma, on y va tous les jours, tous les deux, pendant tout l’été. Grand-Père reste souvent pour garder la maison comme il dit, parce que la maison n’aime pas trop rester toute seule, mais moi je sais qu’il aime lire des livres toute la journée. Parfois, il met un bonnet, des petites lunettes rondes, un maillot de bain rouge, et il va se baigner. Il ne met jamais de crème solaire. Je le lui dis pourtant, et il me répond qu’il n’en a plus besoin, car il a une peau de vieux crocodile, mais que moi, j’ai une peau de jeune abricot et que j’ai intérêt à en mettre sans oublier le dessus de mes oreilles ! Avec Oma, quand on arrive sur la plage, on fait la pêche aux cailloux près de l’eau. On recherche les colorés, ceux qui ont des formes bizarres, ceux qui ont des trous gracieux, et on les dépose dans un seau. Un jour Oma me dit : « Viens on s’allonge au milieu des cailloux. » Je lui demande pourquoi. Elle me répond à voix basse : « Si tu t’allonges, que tu fermes les yeux, et que tu attends, les cailloux vont te parler. » On se couche dans le sable, tout habillés."
L'autrice
Plusieurs fois primée, notamment pour Gabriële coécrit avec sa sœur Anne Berest, ouvrage qui rendait hommage à leur arrière grand-mère Gabriële Buffet-Picabia Puis pour Rien n'est noir, qui lui met en scène Frida Kahlo et Diego Rivera, Claire Berest relève le défi d'écrire pour les plus jeunes.
Les musiciens
Voilà quelques années déjà que le piano à bretelles de Félicien Brut et la « grand-mère » d’Édouard Macarez ont entrepris de dialoguer, tirant le meilleur parti de leurs apparentes dissemblances. L’un souffle, l’autre vibre ? Et alors ! Les deux chantent pareillement…
Le duo Félicien Brut / Edouard Macarez a vu le jour un an après le Pari des Bretelles, qui les avait déjà réunis en 2017 autour du quatuor Hermès. De cette rencontre est venue l’envie de faire dialoguer leurs deux instruments : "Pour populaires qu’ils soient, l’accordéon et la contrebasse sont souvent méconnus. Il y a donc dans ce duo une dimension presque militante visant à les faire découvrir autrement." explique Félicien Brut.
Les deux musiciens ont du tordre le cou à quelques idées reçues : "On imagine ainsi la contrebasse au fond de l’orchestre ou du big band, peu accoutumés que nous sommes à la voir occuper le devant de la scène. De la même manière, l’accordéon n’est pas encore totalement associé à la musique classique en dépit du rééquilibrage qui s’est opéré en sa faveur, le musette occupant désormais un espace plus restreint."
Et puis c'est aussi une belle histoire d'amitié, comme le confirme Edouard Macarez : "L’idée était de poursuivre l’aventure par le biais d’une formation où notre complicité trouverait à s’exprimer, tout en nous permettant de parler de nos instruments et de jouer des pièces qui nous sont chères."
Félicien Brut à l'accordéon et Edouard Macarez à la contrebasse (musicien de l'orchestre philarmonique de Radio France)
Générique
Musiques de Tony Murena et Joseph Colombo, Giovanni Bottesini, Ernesto Nazareth, Marcel Azzola et André Astier, Astor Piazzolla, Jo Privat et Maurice Vittenet
L'équipe
- Musicien Metteur en ondes : Arnaud Moral
- Prise de son : Cédric Chatelus
- Post-production : Allison Ascrizzi
- Sur une idée de Cécile Kauffmann-Nègre
- Producteur délégué : Léonard Billot
- Réalisation : Audrey Ripoull