Marie Montessori naît en 1870 et grandit à Rome, "une ville qui, à l'époque, sort du Moyen Âge (...), qui est absolument sous la coupe de la religion", raconte l'écrivaine Cristina de Stefano. Le taux d'analphabétisme est alors très haut. Maria Montessori, issue d'une famille ambitieuse de la petite bourgeoisie, bénéficie d'une éducation privilégiée.
Une femme dans un monde d'hommes
Dans les amphithéâtres romains de l’université La Sapienza, Maria Montessori se tient seule parmi les hommes. Déterminée, Maria Montessori affronte les regards et les obstacles d’un monde qui refuse encore les femmes en médecine. Mais grâce à sa persévérance et en dépit des hostilités de son entourage, elle intègre la faculté, tout contournant obstacles et interdictions.
Régulièrement moquée et sifflée sur son passage par les autres étudiants qui supportent mal l’intrusion d’une femme dans leur sphère, elle persiste, courageuse et opiniâtre, sans jamais se retourner.
La pensée sociale
En juillet 1896, Maria Montessori soutient brillamment sa thèse de médecine, devenant ainsi l’une des premières femmes médecins d’Italie. À peine diplômée, elle s’impose déjà comme une figure engagée. Cette même année, elle représente son pays au Congrès international pour les droits des femmes à Berlin, où elle plaide avec force pour la reconnaissance des droits sociaux et politiques des femmes, ainsi que des enfants atteints de déficience mentale. Ce combat, elle ne le mène pas uniquement dans les discours : en 1898, alors qu’elle est assistante dans un hôpital psychiatrique de Rome, elle se retrouve face à une réalité troublante. Les enfants dont elle s’occupe, qualifiés à l’époque d’"irrécupérables", ne semblent pas tant souffrir d’une maladie que d’un abandon éducatif.
Curieuse et déterminée, elle part à Paris étudier les travaux de Jean Itard et Édouard Séguin. Elle y découvre le rôle essentiel du mouvement et des sens dans le développement de l’intelligence et met en pratique ses découvertes dans une école d’orthophrénie à Rome, où elle commence à bâtir sa propre méthode d’enseignement. Des années de vie qui marquent le début du parcours d’une combattante.
Avec :
Paola Trabalzini, professeur d'histoire de la pédagogie Université LUMSA, Rome, Martine Gilsoul, chercheuse, Charlotte Poussin, auteure sur Maria Montessori, Bérengère Kolly, maitresse de conférence en sciences de l’éducation à l’UPEC INSPE de Créteil, Hadrien Roche formateur l’ISMM à l’Institut Supérieur Maria Montessori, Patricia Spinelli, auteure et fondatrice de l’institut supérieur Maria Montessori, Valeria Paola Babini, historienne, Léa Todorov, réalisatrice, Cristia De Stefano, écrivaine.
Merci à L’Association Montessori Internationale, à L’Association Montessori de France, l’Opera Nationale Montessori et à Martine Gilsoul pour son aide si précieuse.
Extrait du texte Le Citoyen oublié, déclaration de Maria Montessori écrite en Inde en 1947
Lettres tirées du livre Maria Montessori, une vie au service de l’enfant de Martine Gilsoul en collaboration avec Charlotte Poussin 2020
Extrait du film La nouvelle femme de Léa Todorov
Lecture Aurélia Petit, Audrey Looten, Daniel Kenigsberg, Eric Charon
Traduction Chahinez Razgallah et Valerio Margiotta
Lecture des traductions Olivia Brunaux, Nathalie Kanoui
Documentaliste musicale Antoine Vuilloz
Archive Ina Vincent Samuel
Documentaliste Annelise Signoret
Stagiaire Marghérita Carlon Minoia
Prise de son Romain Luquiens, Prise de son studio Cédric Chatelus et Manu Couturier
Mixage Bruno Mourland, Eric Boisset
Chargée de programme Anne-Vanessa Prevost
Coordination Christine Bernard
Responsable éditorial Emmanuel Laurentin
