Syracuse

On a beau aimer la philosophie, il faut bien reconnaître que la lecture de la plupart des œuvres majeures est une entreprise laborieuse. Il existe pourtant des œuvres philosophiques pour ainsi dire touchées par la grâce. C’est le cas de L'Œil et l'Esprit de Maurice Merleau-Ponty, écrit en 1960, quelques mois seulement avant sa mort soudaine. En 2004, dans ce numéro des "Vendredis de la philosophie" de Raphaël Enthoven, les philosophes François George et Etienne Bimbenet viennent éclairer la singularité de cette œuvre capitale de la pensée de Merleau-Ponty, une contribution majeure à la philosophie de l’art et de la science.

"Mon corps est à la fois voyant et visible", Merleau-Ponty

Partant de la distinction entre la science et l’art, Merleau-Ponty vient redéfinir la notion de vision et le rapport au corps dans un livre inclassable, dont la prose lumineuse est habitée par une poésie singulière, propre à son auteur. Merleau-Ponty met en avant le rôle fondamental de la perception corporelle et de l'expérience sensible dans notre compréhension du monde et dans l'art. Ainsi écrit-il dans L'Œil et l'Esprit : "Mon corps est à la fois voyant et visible". À travers le peintre Cézanne, Merleau-Ponty met en lumière une vision toute à la fois subjective et capable d'atteindre une forme d'universalité nouvelle enracinée dans l'expérience.

• Par Raphaël Enthoven
• Avec les philosophes : François George et Etienne Bimbenet
• Lectures : Anne Brissier et Georges Claisse
• Réalisation Brigitte Bouvier
• Les vendredis de la philosophie - L'oeil de Merleau-Ponty (1ère diffusion : 03/12/2004)
• Edition web : Eléonore Lanoë - Documentation de Radio France