Syracuse

Selon le professeur de droit public, Benoît Blottin "il n'y a pas de grandes surprise. L'objectif de simplification a été annoncé dès 2023 mais c'est vrai qu'il y a eu une grande pression des entreprises d'alléger les normes pour être plus compétitives au niveau international. C'est une réponse au monde industriel ." Vincent Charlet, économiste, précise que  "ces normes ont été rendues inefficaces par une accumulation de circonstances que nous ne pouvons plus justifier. L'empilement des difficultés avec la crise de l'énergie rend l'affaiblissement de l'Europe est critique et explique pourquoi cette réaction politique arrive maintenant."

Mais il y a urgence, pour Anaïs Voy-Gillis, "ce sont toutes les chaînes de valeur qui sont menacées de fermeture. Le cri d'alarme est d'abord lié à une demande européenne qui stagne, une concurrence asiatique et un prix de l'énergie en Europe qui est plus élevé qu'ailleurs. (...) Beaucoup d'annonces sont faîtes mais on peine à voir la réponse de l'Europe face à une guerre économique mondiale. Certes il est nécessaire de mettre des normes pour l'environnement mais on ne se protège pas des industries extra européennes qui ne sont pas soumises aux mêmes normes". Elle insiste que "tout le monde parle de simplification mais on ne sait pas ce qu'on met derrière. Le nœud qu'on c'est que tout le monde exige davantage de reporting et de critères, donc quand on dit qu'on va simplifier il faut se questionner sur les normes qu'on veut garder. Pour moi une bonne norme est celle qu'on impose aux autres ".

Pour Benoît Blottin, "l'idée c'est qu'on doive prendre en compte l'environnement dans l'ensemble des politiques. C'est la clause d'intégration.(...) le Pacte Vert est directement inspiré de l'accord de Paris et donc les institutions européens actent comme objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050. (...) les objectifs en soi ne sont pas remis en cause mais c'est plutôt sur les moyens. Et le Pacte Vert a été accepté en 2019 avant la crise du Covid, l'invasion de l'Ukraine etc". Et selon lui, certes, il y a un empilement réglementaire mais "il y a 160 initiatives qui sont lancées, mais que 9 qui ne sont bloquées".

Pour Vincent Charlet, "le secteur automobile est dans une position particulière car il représente l'épine dorsale industrielle de l'Europe. Ce secteur a été placé dans une impasse car le volontarisme environnemental s'est appliqué d'une manière intense et unilatérale à qui on a demandé en même temps de préparer la conversion à l'électrique et à sanctionner les émissions de CO2". Cela montre que "l'union européen a toujours fonctionné par la règle ".