Si Jordan Bardella incarne la mouvance dédiabolisée du Rassemblement national, il reste néanmoins un fidèle des idées d’extrême-droite. De son compte twitter “RepNat du Gaito” à sa défense de Jean-Marie Le Pen, en passant par ses liens d’amitié avec les plus radicaux du RN tels que David Rachline et Frédéric Chatillon, Jordan Bardella n'a jamais vraiment pris ses distances avec le fond identitaire du Rassemblement national.
Jean-Marie Le Pen, idole de jeunesse
Pierre-Stéphane Fort est celui qui a révélé que derrière le compte X "RepNat du Gaito" se cachait Jordan Bardella. Ce compte anonyme lui permettait, avec ses camarades militants du FN, de "se défouler sur les réseaux sociaux, sans s'attirer les foudres de la direction du parti et sans attirer l'attention des journalistes", avec des messages à la gloire de Jean-Marie Le Pen et des insultes contre des opposants politiques et des journalistes. Pierre-Stéphane Fort raconte aussi l'histoire de la photographie de Jordan Bardella avec Jean-Marie Le Pen : l'actuel président du Rassemblement national avait attendu plusieurs heures pour faire obtenir une photo avec son "idole", contredisant ainsi son discours d'une adhésion au parti pour Marine Le Pen.
Un entourage radical et identitaire toujours présent
C'est bien l'absence présumée de passé sulfureux qui pousse Florian Philippot à prendre Jordan Bardella sous son aile. Pourtant, Pierre-Stéphane Fort explique que ce dernier a un "entourage avec une très forte coloration identitaire" , proche du GUD, adepte de la théorie du "grand remplacement". Dans son parcours politique, Jordan Bardella a également été soutenu par plusieurs radicaux d'extrême-droite : "On observe donc dans le parcours de Jordan Bardella, très régulièrement, un soutien important de la part d'identitaires, de racistes et parfois d'antisémites."
L'ombre persistante de l'antisémitisme
Le voyage récent de Jordan Bardella en Israël a beaucoup fait réagir : c'est le premier président du Rassemblement national à y être officiellement invité. Pierre-Stéphane Fort parle du malaise que crée cette visite, entre l'histoire du parti et l'entourage de Jordan Bardella. Parmi eux, David Rachline, vice-président du parti, présenté comme un "antisémite pathologique" à Pierre-Stéphane Fort lors de ses investigations, en plus des enquêtes judiciaires. L'antisémitisme plane donc comme un spectre dans l'entourage de Jordan Bardella, qui s'avance publiquement sur la question en déclarant en 2023 sur BFM TV que Jean-Marie Le Pen n'était pas antisémite. Pierre-Stéphane Fort perçoit deux éléments saillants dans cette affirmation révélatrice. D'un côté, une réaction spontanée qui renvoie à son engagement au Front national, à ses débuts. De l'autre, un dérapage lié à la surprise que provoque chez lui la question imprévue du journaliste.
Archives et lectures :
- France Info le 6 septembre 2021, Jordan Bardella est l’invité politique de 8h30.
- France Info du 26 mars 2025 sur le voyage de Jordan Bardella en Israël
- Face à Benjamin Duhamel le 19 janvier 2024 sur BFM TV
