Syracuse

Election présidentielle controversée de 2000, liens financiers et personnels existant entre les familles Bush et Ben Laden, invasion américaine de 2003 en Irak avec pour motif  la mainmise sur pétrole irakien, Fahrenheit 9/11 s'attaque de plein fouet aux problèmes brûlants de l'Amérique. Echanges vifs et contrastés au sujet du documentaire, dans "Le Masque et la Plume".

Une "Palme d'or politique" pour Fahrenheit 9/11

Pour Jérôme Garcin la Palme décernée est politique, c'est une Palme d'or qui défie et elle est vécue comme telle par le public de Cannes. Le réalisateur souhaitait en effet, selon ses propres mots, renvoyer chez lui « l'homme le plus bête qui ait jamais participé à la course présidentielle ».

Documentaire, pamphlet ? Michel Ciment trouve qu'en le mettant en compétition, d'une certaine façon, on a piégé le jury, faussé le jeu."Ce qui se passe en Irak, l'élection nouvelle, peut-être pour Bush à la fin de l'année... le film crée un tel psychodrame dans le public, et on l'a senti avec la 30 minutes d'ovation qu'il y a eu à la fin, qu'il ne peut plus être jugé avec les autres films"

"Le mot pamphlet dit tout. C'est un genre littéraire qui est désormais permis au cinéma", répond Alain Riou. Montage épatant, rythme absolument délicieux, angles choisis, il l'affirme, Fahrenheit 9/11 est un très grand film.

Emmanuel Burdeau dit ne pas avoir appris grand chose : "C'est un film d'une paresse totale. Si c'est ça, le renouveau du cinéma politique et le renouveau d'un cinéma militant, c'est un peu triste". Malgré tout, il trouve les méthodes de montage redoutables d'un point de vue comique, "impossible de ne pas rire aux images de Bush qui joue au golf, ne fait rien, ne travaille pas et aux commentaires de Michael Moore. C'est génial."