Syracuse

Sous le soleil de Satan, mariage heureux ou malheureux celui de l'écrivain Georges Bernanos, l'acteur Gérard Depardieu et du réalisateur Maurice Pialat ? Les critiques du "Masque et la plume" sont partagés. Car comment rendre à l'écran ce drame mystique entre une jeune fille et un abbé doutant de sa vocation ?

Pour Annie Coppermann, ce mariage ne fonctionne pas, trouvant le film empesé, figé, artificiel, malgré l'interprétation de Sandrine Bonnaire et le travail sur la lumière. Serge Toubiana est, quant à lui, séduit par cette rencontre de Bernanos avec Pialat, le réalisateur ayant qui a su adapter l'œuvre en restant dans l'esprit du roman. Il ne cache pas son admiration devant la performance de Gérard Depardieu, qui interprète l'abbé Donissan. Michel Ciment a "vu la pesanteur sans la grâce" et reproche à Maurice Pialat de ne pas avoir retravaillé cinématographiquement le texte de Bernanos. Pour lui, Sous le soleil de Satan n'est pas un film achevé. Seule Sandrine Bonnaire donne au film ce qu'il lui manque : la vitalité, la révolte, l'émotion.  Avec enthousiasme, Jacques Siclier défend le film. Gérard Lefort trouve Sous le soleil de Satan impressionnant, comme on peut l'être d'une cathédrale. Pour lui, "C'est un film qui montre tous les arrière-monde et peut-être la grande perversité qu'il peut y avoir dans le mysticisme."