Syracuse

En 1967, le film Blow-up de Michelangelo Antonioni dépeint les états d'âme d'un photographe de mode. Devant la caméra, David Hemmings, Vanessa Redgrave et Sarah Miles évoluent dans un swinging london filmé à travers le prisme de l'angoisse existentielle du cinéaste. Les critiques sont partagés : est-ce un film sur la mode, sur la cristallisation amoureuse ou alors sur la création artistique ? Michel Aubriant, Pierre Billard et Robert Benayoun débattent de cette Palme d'or au micro de Michel Polac.

"Blow-up, c'est la peinture d'un certain vide, les états d'âme d'un photographe de mode" Michel Aubriant

Robert Benayoun : "C'est un chef d'oeuvre. Je trouve que c'est un film qui, dans l'oeuvre d'Antonioni, indique justement un agrandissement. Antonioni se réconcilie avec lui-même."

Michel Aubriant : "J'ai été ébloui par l'espèce de virtuosité prodigieuse, par cette de maîtrise du métier, par cette domination de la couleur. Mais après, j'ai été étonné par cette espèce de creux. Il n'a rien à nous dire. C'est extrêmement artificiel et extrêmement sophistiqué."

Pierre Billard : "Je regrette que la qualité superficielle du film soit telle qu'on soit parfois tenté de s'y arrêter alors que si on creuse dessous, il me semble qu'on peut y trouver beaucoup de choses intéressantes."

Les critiques s'interrogent : Après La Nuit, L'Eclipse, et Le Désert rouge, Antonioni a-t-il encore quelque chose à nous dire ?

Pour la petite histoire, rappelons que Blow-up provoqua un scandale à sa sortie en Grande-Bretagne. En effet, c'était la première fois qu'apparaissaient à l'écran, dans une production britannique, des actrices totalement nues, notamment Jane Birkin dans un petit rôle.