Syracuse

Les élections présidentielles auront bien lieu au Sénégal. Elles auront lieu sans la candidature d’Ousmane Sonko, l’opposant numéro 1 au président Macky Sall ne pourra pas se présenter aux élections. Sa candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel en janvier après sa condamnation à deux ans de prison.

Or, Ousmane Sonko et son dauphin et candidat à la présidentielle, Bassirou Diomaye Faye ont été libérés jeudi soir après respectivement plus de sept mois et presque un an d'emprisonnement. La libération de ces deux opposants politiques intervient à la faveur de l'adoption par l'Assemblée nationale, le mois dernier, d'une loi d'amnistie. Dès le lendemain de leur sortie, ils se sont aussitôt lancés dans la campagne électorale, commencée sans leur présence le 9 mars dernier. Cette campagne est très attendue par les citoyens tant l'incertitude face à l'issue du scrutin est grande.

Bassirou Diomaye Faye fait alors figure de ventriloque. Il se fait le porte parole du programme du fondateur de Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité, désormais dissous). Il détaille un programme reposant sur la “souveraineté”, souhaitant notamment, s’il est élu, abandonner le franc CFA, toujours adossé à l’euro. Quelle relation avec la France cela laisse-t-il présager dans un contexte régional marqué par les coups d'état et un fort rejet de l’influence française ?

Qu’attendre de ces élections ? La démocratie sénégalaise, pourtant perçue comme l’une des plus stables de la région, va-t-elle se relever de cette crise institutionnelle ?

On en parle ce soir avec :

Antoine Glaser journaliste et spécialiste de l’Afrique, auteur de l’ouvrage « Le Piège africain de Macron » (Fayard 2021).

Et Omar Ouhamane, envoyé spéciale à Dakar