À l'Assemblée nationale, le projet de loi de finances 2025 continue d'être débattu dans l'hémicycle avec, ce jeudi 31 octobre, la première niche parlementaire de la cession. C'est une journée pendant laquelle un groupe d'opposition fixe l'ordre du jour. Cette dernière revient au Rassemblement national, qui a choisi de défendre sept propositions de lois, dont une proposition pour abroger la réforme des retraites. Sauf que cette proposition a été détricotée en Commission : des amendements de rétablissement ont été déclarés irrecevable la veille par la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui a dégainé l'article 40. Il interdit toute proposition alourdissant les finances publiques.
"On interdit aux députés de débattre et donc on empêche les députés de voter", assure Edwige Diaz, députée RN de la Gironde et Vice-présidente du RN. "Nous souhaitons quand même qu'il y a un débat aujourd'hui, puisqu'il faut que les Français sachent ce qui s'est passé en coulisses. Il faut que les députés prennent leurs responsabilités et qu'ils assument, notamment les députés du Nouveau Front populaire, qui se sont fait élire en promettant l'abrogation de la réforme des retraites, qu'ils assument d'avoir contribué à détricoter notre niche et à faire perdre du temps aux Français, tout ça pour ne pas nous offrir une victoire politique."
Mardi dernier, la gauche et le Nouveau Front populaire avait déjà déposé un amendement pour abroger la réforme des retraites, qui n'a pas été voté par le Rassemblement national. "Il y a vraiment eu des artifices de communication autour de cet amendement issus du NFP, insiste Edwige Diaz. Ce n'est pas parce que vous présentez un amendement dans le projet de loi de finances de la Sécurité sociale, qui va augmenter les retraites et qui va demander une concertation avec les syndicats sur l'abrogation de la réforme des retraites, que vous allez abroger la réforme de retraites."
"Au RN, ce qui nous caractérise, c'est notre absence de sectarisme"
"Le Nouveau Front populaire a beaucoup de choses à se faire pardonner parce qu'en 2023, si nous n'avons pas été jusqu'au vote de la réforme des retraites, c'est parce qu'ils ont fait de l'obstruction. Il abrite en son sein François Hollande, qui a mis en œuvre la réforme Touraine avec le passage à 43 annuités, qu'il abrite en son sein Aurélien Rousseau, l'ancien directeur de cabinet de Madame Borne, responsable du passage à la retraite à 64 ans", détaille Edwige Diaz.
Sur d'autres meures, les députés du Rassemblement national votent "aux côtés" des Insoumis et du Nouveau Front populaire sur un certain nombres de textes, comme le report de l'indexation des retraites ou contre la hausse de la taxe sur l'électricité. "Vous savez, au RN, ce qui nous caractérise, c'est notre absence de sectarisme", explique Edwige Diaz. "Nous, nous l'avons dit, notre seule boussole, c'est l'intérêt des Français. Donc oui, nous, nous votons tous les articles, toutes les propositions de loi, tous les amendements, dès lors qu'ils vont dans le bon sens", ajoute la Vice-présidente du RN.
