Syracuse

Après avoir lu les textes de Pascal, André Comte-Sponville découvre ceux d'Épicure à l'âge de 18 ans, et il en est bouleversé : "ce sont les premiers textes de philosophie auxquels j'ai complètement adhéré". C'est cet auteur qui l'a dissuadé d'attendre qu'on règle les problèmes de la société pour essayer d'être heureux : "Épicure m'a appris qu'on pouvait être heureux ici et maintenant. Dès lors, mon travail a consisté à redonner à cette vieille notion de sagesse un peu de pertinence et d'actualité".

Comment vivre en bon hédoniste ?

Or les choses ne sont pas si simples, précise André Comte-Sponville : "la quête des plaisirs ne suffit pas à atteindre le bonheur". Toute la force d'Épicure tient au fait que s'il reconnaît que la raison est le propre de l'humanité, il affirme que le désir est l'essence de l'individu singulier, "d'où l'importance de classer les désirs afin que chacun aille vers son bonheur singulier, sans se lancer dans une course à la satisfaction".

"Nietzsche m'agace"

André Comte-Sponville est moins séduit, voire carrément agacé par Nietzsche : "j'ai beau l'admirer, moralement et politiquement il est inacceptable". Selon lui, il s'agit d'un penseur réactionnaire, et il ne comprend pas "cet enthousiasme de gauche pour un philosophe qui prône la violence".

Extraits sonores :

• Archive de la Princesse Bibesco du 16 juin 1952, Chaîne nationale
• Lecture par Anaïs Ysebaert de "Lettre à Ménécée" d'Épicure dans Lettres, Maximes et Sentences, traductions d'Alfred Ernout et de Jean-Louis Poirier, avec introduction et notes d'André Comte-Sponville aux éditions Les Belles Lettres
• Archive du 2 juillet 1963, Inter Actualités de 12h30, avec le journaliste Michel Forgit
• Chanson I can't get no satisfaction des Rolling Stones