Syracuse

Dans le domaine de l'architecture, il n'y a probablement pas de plus grande trahison qu'un bâtiment qui s'écroule. Deux ans après l'effondrement du pont Morandi Renzo Piano livre un nouveau pont, une longue courbe effilée, hérissée de 43 mâts : « c'est toujours mieux de faire des ponts que des murs. » Le chantier a fonctionné 24 sur 24h, d'immenses morceaux assemblés au bout d'immenses grues, comme un mécano. « Les chantiers sont des lieux magiques, je suis né sur un tas de sable, je m'y sens bien ». De sa famille d'entrepreneurs, Renzo Piano a gardé l'amour de la construction - son agence s'appelle Building Workshop - et plus précisément le plaisir des techniques constructives.

Pourtant quand il annonce à son père entrepreneur qu'il veut devenir architecte, son père n'a que ces mots : « mais pourquoi ?! ». Pour partir, d'abord à Florence puis Milan et ensuite Londres et Paris, où après Beaubourg, il ouvre une agence. De la Méditerranée et de Gênes, où Piano a toujours une agence suspendue au-dessus l'eau, il a gardé la lumière de la mer et son jeu de reflets. « Dans un port, tout vole, les bâtiments se déplacent d'une heure à l'autre. Et moi j'aime, au fond, les bâtiments qui sont comme les bateaux, qui s'envolent ».

Générique

Une série d’entretiens produite par Camille Juza. Réalisation : Nathalie Salles. Prise de son : Yann Fressy. Chargée de programme : Daphné Abgrall.

Pour aller plus loin

Renzo Piano Building Workshop

Gênes, port d’attache de Renzo Piano, documentaire, ARTE (2022)