Dans ce deuxième et dernier numéro de "La Compagnie des auteurs" consacré à la femme de lettres brésilienne Clarice Lispector, la chercheuse québécoise Claire Varin vient éclairer de ses lumières la part d’ombre dans l’œuvre de l’autrice de L’Heure de l’Etoile ou Près du cœur sauvage. Les origines, la langue, la mort de ses parents, tout est passé au crible dans une émission diffusée pour la première fois le 22 juin 2017, au micro de Mathieu Garrigou-Lagrange.
Selon Claire Varin : "Elle voulait être avant la logique qui pour elle est un anesthésiant, elle ne voulait pas divertir. Elle voulait aller au noyau, au centre, au-delà du bien et du mal.(...) Une tentative impossible."
Clarice Lispector, écrire avant la logique
La vie avant le langage, avant la pensée, avant l’individu, avant même le monde. Voilà ce qui intéresse, voilà ce qui obsède l’écrivaine brésilienne Clarice Lispector. C’est une paradoxale quête double, presque antithétique qui l’habite : la quête d’une identité et la destruction de cette même identité au profit du neutre. Ce neutre, c’est l’immanence même, la vie à l’état pur, complètement détaché de notre monde.
Explorer ce qu’il y a derrière le langage
Explorer ce qu’il y a derrière le langage, remettre en question tous les axiomes de notre pensée, voilà le but de son travail, dont certains textes s’approchent de la tradition du mysticisme néoplatonicien puis chrétien. Chercher par le négatif, se vider soi-même pour contempler la vérité, ce sont ces mouvements secrets et indescriptibles qui travaillent sous chaque mot, écrits dans ce portugais si particulier.
- Par Mathieu Garrigou-Lagrange
- Avec Claire Varin (écrivaine et chercheuse)
- Réalisation Laurence Millet
- La compagnie des auteurs - Clarice Lispector 2/2 (1ère diffusion : 22/06/2017)
- Edition web : Documentation de Radio France
- Archive Ina-Radio France
Retrouvez l'ensemble de la sélection "Clarice Lispector ou l’enfer du neutre", un programme d'archives proposé par Mathias Le Gargasson.
