Sylvanus Olympio naît en 1902. A l’époque, le Togo est sous domination allemande. Après la défaite de l’Allemagne, le pays est placé sous la double autorité de la France et du Royaume-Uni et subit un nouveau découpage du territoire, au mépris des populations, comme souvent dans l'histoire coloniale. Réunifier son pays sera l’un des défis du président Olympio.
Sylvanus Olympio, discours d’investiture à la chambre des députés, le 16 mai 1958 :
« Il y a une chose que je m’efforcerai de faire : mériter la confiance que vous venez de me témoigner. »
Olympio a un parcours hors du commun. Diplômé avant-guerre de la prestigieuse London School of Economics, il est polyglotte, anglais, français, allemand en plus des langues locales. Et fait exceptionnel pour l’époque, il occupe un poste de cadre supérieur dans une multinationale anglo-saxonne. En 1951, il quitte son emploi bien payé pour se lancer dans le combat pour l’indépendance. Un sacrifice qui lui donne un prestige immédiat. Son parti, le CUT (Comité de l’Unité togolaise) devient le premier du territoire et va plaider la cause de l’indépendance devant les Nations Unies.
Arrivé au pouvoir, il a cœur de défendre l’autonomie financière de son pays et envisage de sortir de la zone Franc. Cette volonté de ne pas dépendre des aides étrangères est perçue par la France comme “ un péché d’orgueil du nouvel État ».
Confronté à la fronde d’anciens militaires de l’armée coloniale (combattants d’Indochine et d’Algérie démobilisés), qui réclament leur intégration au sein de l’armée togolaise, il est sourd à leurs revendications. Cela lui coutera la vie, une sombre nuit de janvier 1963, trois années seulement après sa prise de pouvoir. Derrière son assassinat, le futur chef de l’Etat Eyadema va jusqu'à revendiquer publiquement son geste avant de se rétracter… C’est le propre fils d’Eyadéma, Faure Gnassingbé, qui est aujourd'hui à la tête du Togo, soixante ans après l’assassinat du premier président du pays.
Bibliographie et Références :
Zeus Komi Aziadouvo, “Sylvanus Olympio, Panafricaniste et pionnier de la Cédéao”, L’Harmattan.
« Foccart parle », entretiens avec Philippe Gaillard, Fayard/Jeune Afrique, 1995.
Nicoué Gayibor (ouvrage collectif), “Histoire des Togolais”, Kathala.
Annelie Lara, “Olympio highlife, chronique d’un assassinat”, L’Harmattan.
Bamoy Nabe et Nakpane Labante, “Le Togo des beaux-frères ennemis”, L’Harmattan.
Frédéric Turpin, « Jacques Foccart, dans l’ombre du pouvoir », CNRS éditions, 2015.
Kangni Alem, Les silences du commandant Maîtrier (nouvelle)
Playlist :
Roger Damawuzan: “wait for me”
Djanta Kan : "Avoude"
Equipe :
Chargée de programme : Fanny LEROY
Réalisation : Hélène BIZIEAU
Documentation : Ingrid Lecointe (INA), Annelise Signoret, Antoine Vuilloz
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Lectures : Heza Boto et Philippe Pierrard
