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Aujourd'hui, toute une génération de candidats de téléréalité s’est reconvertie en influenceurs sur les réseaux sociaux. Un phénomène illustrant l'évolution des différents shows télévisés, mettant en scène de nombreuses personnes "inconnues". Pourquoi est-il si difficile de retenir une définition de la télé-réalité ? En quoi les codes de ce domaine se sont-ils diffusés bien au-delà des émissions d’enfermement, ou de vie collective comme Secret Story et Les Marseillais ? Comment les fans se réapproprient-ils les contenus de télé-réalité sur TikTok, Instagram et Facebook ?
De nombreuses questions auxquelles tenteront de répondre Lucie Alexis, maîtresse de conférences à l’Université Grenoble Alpes, Constance Villanova, journaliste, et Virginie Spies, sémiologue et maitresse de conférences à l'Université d'Avignon.
La télé-réalité à l'ère des réseaux sociaux
Il y a une vingtaine d’années, la première télé-réalité était diffusée aux yeux du public français. La première diffusion de « Loft Story » attirera ainsi plus de cinq millions de téléspectateurs. Aujourd’hui, les télé-réalités existent encore, mais ont évolué avec leur temps, comme l’explique la sémiologue Virginie Spies : « On voit qu'il y a une sorte de déclinaison de la télé-réalité d'enfermement (...) Aujourd'hui, il y a le programme d'enfermement et, en parallèle, nos "héros" qui s'expriment sur les réseaux sociaux. »
Ces réseaux sociaux transforment l’idée d’authenticité, comme l’explique la journaliste Constance Vilanova : « Maintenant, le spectateur sait que tout est écrit, surjoué (…) Mais aujourd’hui, via les réseaux sociaux, il y a ce côté où les influenceurs s’adressent directement à leur public. Ça crée un lien encore plus fort. On a envie d'être encore plus proches des candidats qu'on ne voyait avant qu'à la télé, ou dans la presse à scandale. »
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La régulation des influenceurs par le gouvernement
Récemment, l’État est intervenu dans le monde des influenceurs, instaurant une loi qui vise à encadrer l’influence de certaines célébrités, devenues connues (pour la majorité) par l'intermédiaire de la télé-réalité. La maîtresse de conférences à l’Université Grenoble Alpes, Lucie Alexis, explique : « Ce qui est à noter dans cette loi, c'est la volonté de protéger le consommateur. On parle beaucoup du statut de l'influenceur, des bonnes pratiques à adopter, etc. Mais c'est surtout la volonté de protéger le consommateur qui est très présente. »
Si cette loi permet de protéger les consommateurs, elle présente quelques confusions, comme l’explique Virginie Spies : « C’est une loi qui va avoir du mal à être véritablement appliquée. Mais elle est nécessaire, voire indispensable. Et ce qu’elle nous montre aussi, c’est qu’il y a une véritable confusion entre un influenceur qui arrive de la télé-réalité, et un influenceur qui s'est créé « tout seul » avec les réseaux sociaux. Il y a un véritable flou. »
Invitées :
Lucie Alexis, maîtresse de conférences à l’Université Grenoble Alpes
Constance Villanova, journaliste
Virginie Spies, sémiologue et maitresse de conférences à l'Université d'Avignon
Une émission en partenariat avec Numerama. Retrouvez chaque semaine les chroniques de Marie Turcan et Marcus Dupont-Besnard.
