Audrey Fleurot est une actrice française révélée par son rôle de la Dame du Lac dans la série Kaamelott et par celui de l'avocate Joséphine Karlsson dans la série Engrenages. Diplômée de l'école nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT) de Lyon, la jeune actrice se destinait initialement à une carrière sur les planches. C'est pourtant la télévision qui lui permet de faire décoller sa notoriété. Le cinéma lui ouvre également ses portes, elle participe au grand succès de l'année 2012 : le film Intouchables. Elle acquiert également une belle notoriété en incarnant Hortense Larcher, dans la série Un village français*,*** diffusée sur France 3. Sur le grand écran, on la retrouve aux côtés de José Garcia dans Fonzy, en catcheuse dans Les Reines du ring, avec Julien Doré dans Pop Redemption… Elle tient un rôle clé dans la comédie Les Gazelles en 2014. La même année, elle figure au casting du film Sous les jupes des filles. En novembre 2019, Audrey Fleurot est l'une des trois héroïnes de la série de TF1 Le Bazar de la charité, avec Julie de Bona et Camille Lou. En 2022, elle est de nouveau à l'affiche d'une production de TF1, intitulée Les Combattantes. Depuis 2021, elle campe Morgane Alvaro dans la série à succès de la chaîne, HPI. Exit l’humour et place au suspense avec Infiltré(e). Ce thriller composé de six épisodes de cinquante-deux minutes se regarde depuis lundi 25 septembre 2023. Pour cette occasion, Audrey Fleurot revient, le temps d'un grand entretien, sur sa carrière et sa vision du métier d'acteur.
Plus d'informations sur l'actualité :
- Infiltré(e), France 2, écrite par Frédéric Krivine et réalisée par Jean-Philippe Amar. Six épisodes de 52 minutes se regardent depuis lundi 25 septembre 2023 à 21 h 10. La série disponible intégralement sur la plateforme France tv.
Une épiphanie au théâtre à l'âge de huit ans
Le père d’Audrey Fleurot, pompier, est parfois de service à la Comédie Française. Il l’emmène un soir, lorsqu’elle est âgée de huit ans. Elle raconte :
"Mon père ne m’emmenait jamais au théâtre. Un soir, ma mère lui a dit 'emmène la gamine'. C'était une pièce de Goldoni, je m'en souviens. J'étais assise à part, sur un strapontin qui m'a fait découvrir à la fois ce qui se passait sur scène et en coulisses. J'ai vu la pièce, mais aussi les décors qui défilaient, les acteurs qui se changaient… J'ai eu une épiphanie. Et c'est à ce moment-là où je me suis dit : c'est ce que je veux faire.", Audrey Fleurot
"Je n'aime pas jouer dans la douleur"
Audrey Fleurot intègre l'école l’ENSATT, l'une des douze écoles nationales de théâtre en France située à Lyon, où elle rencontre Nada Strancar :
"Je n'aime pas travailler dans la douleur. Nada Strancar avait un rapport très ludique au jeu qui me correspond totalement. Elle aide l'acteur à se désinhiber, à accoucher de sa propre fantaisie. La matière première d’un acteur, c'est son imaginaire." Audrey Fleurot
"Vous travaillez aussi beaucoup avec l'enfant qui est en vous. Qu'est-ce qui fait qu’on arrête de jouer ? À un moment, la société nous y oblige. Pourtant, les enfants ne font que ça, ils grandissent à travers le jeu. Quand vous voyez un enfant faire, même s’il sait que c’est totalement faux, il s’investit à 200 %. Ce n’est pas pour rien qu'on utilise le même mot, d'ailleurs ! Je sais que c'est ce qui m'a mené vers ce métier : c'est que je veux continuer à jouer." Audrey Fleurot
Des personnages de femmes à rebours des clichés
"Je pense que j'ai un taux de testostérone un peu plus élevé que la moyenne des femmes. En tournage, je suis la fille qui boit des bières derrière le camion avec les techniciens. Je dis souvent qu'il y a un routier de 60 ans en moi. J'ai grandi en caserne, peut-être que ça vient de là… Je pense que c'est aussi un moyen pour moi de contrecarrer un physique très sexualisé avec lequel j'ai difficilement cohabité pendant des années… Dorénavant, j'ai trouvé un endroit de ma féminité qui me plaît." Audrey Fleurot
"C'est aussi pour cela que je suis attirée par des personnages féminins avec des caractéristiques plutôt masculines. J’aime l’image d’une femme qui peut tout flamber, totalement déraisonnable, comme Mata Hari par exemple." Audrey Fleurot
Sons diffusés pendant l'émission :
- Nada Strancar au micro de Laure Adler, 2011
- Laurent Pelly, “Affaires Culturelles”, 2022
- Caroline Proust, “Affaires Culturelles”, 2020
- Le procureur Pierre Bouchardon qui fut chargé de l'affaire Mata Hari, RDF / RTF, 1940
Le son du jour : Prélude “Tombeau de Couperin” Bianconi
Le pianiste Philippe Bianconi revient à l'œuvre pour piano de Maurice Ravel, près de trente ans après un premier enregistrement. Ce nouveau disque a été l’occasion pour le pianiste niçois de découvrir le pendant ténébreux de la musique de Ravel. Notre choix s’est porté sur le Tombeau de Couperin, une suite pour piano, inspirée des suites de danse pour clavecin de Rameau et de Couperin, et achevée en 1917, alors que Ravel était malade et démobilisé. Chacune des parties de cette suite est dédiée à l’un de ses amis mort pendant la guerre. Nous vous proposons d’écouter le Prélude, qui est un hommage au compositeur Jacques Charlot.