En 1995, dix ans après la disparition du philosophe Vladimir Jankélévitch, le 6 juin 1985, France Culture lui rendait hommage dans une émission de Christine Goémé, en collaboration avec Le Magazine Littéraire. Trois heures d'hommage dans lesquelles l'essentiel de la philosophie de Vladimir Jankélévitch est réunie. Philosophe singulier dans son époque, Jankélévitch était aussi un musicologue et l'on comprend dans cette émission ce que sa pensée philosophique doit à la musique. Un penseur original dont les titres des ouvrages disent à eux seuls beaucoup : L'Ironie, L'Alternative, Traité des vertus, Le Je-ne-sais-quoi et le presque rien, Le Pur et l'impur, La Mort, L'Imprescriptible…
Vladimir Jankélévitch raconté par ses proches
Pour cet hommage à Vladimir Jankélévitch, Christine Goémé avait rencontré Isabelle Jan, nièce du philosophe et fille de Jean Cassou, ainsi que l'historienne Françoise Schwab, proche de Jankélévitch. Témoignaient également Pierre Michel Klein, François George, André Comte-Sponville, Robert Maggiori et Laurence Hansen-Løve, parmi beaucoup d'autres.
Grâce à de nombreux extraits d'émissions de radio, c'est avant tout par sa voix que Jankélévitch nous est conté. Qu'il parle de sa famille venue de Russie en France pour fuir les pogroms, de son père Samuel, médecin et traducteur, de Henri Bergson, son maître, de Berdiaev, de Chestov… Qu'il parle de la philosophie en général, ou de la sienne en particulier, ou qu'il parle de la musique, qui était la moitié de sa vie. Qu'il en parle ou qu'il la joue, puisque chacune des œuvres que l'on entendra dans cette émission était interprétée par lui-même.
Après la guerre, Vladimir Jankélévitch avait banni de sa vie tout ce qui était allemand
Sans une note jamais de musique allemande bien entendu. On le sait, après la guerre, Vladimir Jankélévitch avait banni de sa vie tout ce qui était allemand, littérature, philosophie et musique comprises. Mais c'était avec le témoignage d'un citoyen allemand, né en 1939 et professeur de français, que s'achevait cet hommage, celui de Wiard Ravelling. Ce fut lui qui en 1980 adressa à Vladimir Jankélévitch la lettre qu'il aura attendu durant trente-cinq ans. La lettre, le signe venu d'Allemagne, qui lui dirait que quelqu'un, outre-Rhin, avait pris la mesure de ce que l'Allemagne avait fait à l'humanité.
Lucienne Jankélévitch (épouse de Vladimir Jankélévitch), Isabelle Jan (éditrice, écrivain, nièce de Vladimir Jankélévitch), Monique Canto-Sperber (philosophe), Laurence Hansen-Løve (professeure de philosophie), Françoise Schwab (historienne, philosophe et spécialiste de l'oeuvre de Vladimir Jankélévitch), Pierre Michel Klein (philosophe, étudiant de Vladimir Jankélévitch), François George (écrivain, philosophe), André Comte-Sponville (philosophe), Robert Maggiori (philosophe, éditeur, traducteur, journaliste) et Wiard Ravelling (professeur de français).
Les œuvres de Debussy, Fauré, Le Flem, Liszt, Mompou, Martinu, Ravel, Satie, Scriabine sont interprétées par Vladimir Jankélévitch.
- Par Christine Goémé
- Avec en archives la voix de Vladimir Jankélévitch (philosophe, musicologue)
- Réalisation Évelyne Frémy
- Vladimir Jankélévitch : Un homme libre (1ère diffusion : 10/06/1995)
- Edition web : Documentation de Radio France
- Archive Ina-Radio France
Retrouvez l'ensemble du programme d'archives consacré au philosophe Vladimir Jankélévitch proposé par Albane Penaranda.