Les expéditions Tara Océans n'ont pas d’égal dans le monde. Depuis une dizaine d’années, la goélette Tara sillonne les océans et les mers pour récolter un très grand nombre d’échantillons de plancton.
Une nouvelle catégorie de virus marin découverte dans le plancton
Ce plancton, vous en avez tous et toutes déjà entendu parler, représente la majeure partie de la biomasse de nos océans et est la base de toutes les chaînes alimentaires marines. Seulement, c’est un terme génétique. Cela ne fait pas référence à une espèce mais l’ensemble des organismes qui dérivent au gré des courants, en clair, tout ce qui ne se déplace pas volontairement. Cela comprend des algues mais aussi des bactéries et surtout les virus.
Pour découvrir ce qui peuple nos océans, ces scientifiques ont fait de la métagénomique, c'est-à-dire qu’ils ont séquencé tous les ADN, tous les multiples génomes contenus dans les échantillons de plancton rapportés par Tara. Et puisque cela représente un volume de données considérable, il faut un angle en quelque sorte pour les traiter. Ils ont choisi la phylogénie, donc de recréer l’arbre évolutif de tous les planctons des échantillons. Mais un groupe présente une particularité, un signal évolutif inhabituel, les désormais nommés mirusvirus, littéralement virus “étonnants”.
Ce qu’il y a d’étonnant dans cette centaine de génomes de mirusvirus identifiés, c’est qu’ils sont à mi-chemin entre les virus géants, connus dans les environnements marins et le virus de l’Herpès.
Entretien avec Tom Delmont, écologiste microbien, chercheur CNRS au Genoscope, le centre national de séquençage à Evry. Il est co-auteur de ces travaux parus dans Nature.
Les éléphants de mer font des micro-siestes sous l’eau
Ces mammifères sont capables de dormir 10h par jour lorsqu’ils sont sur la terre ferme mais comment y parviennent-ils en mer, sachant qu’ils y passent des mois entiers. Des scientifiques qui publient dans Science ont enregistré l’activité cérébrale de ces animaux avec des moniteurs de sommeil alors qu’ils plongeaient dans le canyon de Monterey, en Californie. Et avec des balises GPS, ils ont pu retracer leur trajectoire.
Résultat, leur état de sommeil et leur trajectoire sont liés. Quand ils s’endorment, quand ils entrent dans leur sommeil paradoxal, ils sont paralysés et ils plongent en tourbillon vers le fond. Et lorsqu’ils se réveillent, ils remontent à la surface.
Ces siestes sont de courte durée, 10 min de sommeil paradoxal - pour un total de 2h de sommeil par jour, parfois en coulant plus de 300 mètres. Selon les auteurs, s’endormir ainsi en profondeur serait moins risqué que de piquer un somme à la surface, là où se trouvent des prédateurs comme les orques.
Une piste pour expliquer pourquoi les insectes sont attirés par la lumière artificielle
Et ce, de jour comme de nuit. Une pré-publication déposée sur le serveur Bio aRxiv propose une explication : les lumières artificielles perturberaient leur orientation et les piègerait.
Pour le mettre en évidence, ces scientifiques ont filmé et suivi les mouvements d’insectes, dans la nature, autour de sources lumineuses et les insectes présentent trois comportements possibles : s’ils volent au dessus de la lumière, ils s’inversent et plongent à l’envers, s’ils passent par dessous, les insectes ont tendance à faire un looping, et s’ils approchent par le côté, ils se mettent en orbite.
Les images montrent également qu’ils ne volent pas directement vers la lumière, mais plutôt dos à elle. Il ne s’agit que d’une prépublication, qui n’a pas été relue par les experts du domaine, ces résultats doivent être confirmés mais selon les auteurs, il pourrait s'agir d’un réflexe de la lumière dorsale. Un réflexe qui existe chez les poissons, et qui repose sur le fait que de jour comme de nuit, ce qu’il y a de plus lumineux devrait se trouver au-dessus d’eux et donc illuminer leur face dorsale pour les aider à s’orienter.
La mission Hope a pris des clichés de la face cachée de Deimos, une lune méconnue de Mars
Si elle est si peu connue, c’est parce que tout comme notre lune, la lune de Mars est verrouillée à sa planète. Cela signifie que depuis le sol ou d’une orbite basse, on voit toujours la même face. Mais Hope a la particularité d’avoir une orbite particulièrement haute, à plus de 40 000 km du sol martien, ce qui a permis de faire des photos de sa face cachée.
On pensait que ce caillou rocheux de 12 km de diamètre était possiblement un ancien astéroïde. Mais les clichés et instruments embarqués de la sonde des Emirats Arabes Unis montrent qu’il y a peu de carbone à sa surface, plutôt des roches basaltiques. Ce qui suggère que la lune et la planète rouge ont été formées au même moment avec les mêmes matériaux. C’est un premier gros plan, il y en aura d’autres car la sonde, arrivée à la fin de sa mission, prévoit d’utiliser son carburant restant pour aller visiter Deimos plusieurs fois.
Merci à Tom Delmont pour ses précieuses explications.
Pour aller plus loin...
L’étude sur les mirusvirus (Nature, en anglais)
L’étude sur les éléphants de mer (Science, en anglais)
La prépublication sur les insectes (BioaRxiv, en anglais)
Nous savons enfin pourquoi les insectes sont attirés par les lumières (New Scientist, en anglais)
La petite lune martienne Deimos vue de près par la sonde spatiale des Emirats (AFP et Sciences et Avenir)