Première partie - Retour de Tchétchénie
[En partenariat avec le Prix Albert Londres]
Avec Anne Nivat, grande reporter.
En vingt-cinq ans, la République de Tchétchénie, constitutive de la Russie s’est relevée de deux guerres meurtrières et destructrices. Elles ont permis à Poutine de légitimer son pouvoir à Moscou et de mater les volontés séparatistes de la population. La région est devenu le bon élève russe de la guerre en Ukraine : son dirigeant Ramzan Kadyrov, fidèle à Poutine, a annoncé envoyer 12.000 hommes, dès le début de l’invasion. Ils ont la réputation d’être particulièrement cruels sur le terrain. Mais en Tchétchénie, sur quels leviers Kadyrov assoit-t-il son pouvoir ? Comment les populations acceptent-elles l’engagement de Kadyrov auprès de Poutine ?
Anne Nivat est à l'origine de plusieurs reportages parus au Point en mai 2023, notamment "Au royaume tchétchène de Kadyrov" et "Guerre en Ukraine et satanisme : Ramzan Kadyrov répond au Point".
“On a beaucoup parlé des combattants tchétchènes dans le conflit ukrainien, il faut bien préciser qu'ils combattent dans les deux camps” explique Anne Nivat.
Depuis les deux guerres de Tchétchénie, le pays est complètement sous contrôle de Poutine et de son “valet” Ramzan Kadyrov constate Anne Nivat : “C’est très important pour la propagande tchétchène de montrer à quel point ce territoire est sûr. Effectivement, il règne une énorme ambiance sécuritaire, mais à quel prix ? Il n’y a plus d'opposition en Tchétchénie, tout fonctionne comme le souhaite Ramzan Kadyrov. La Tchétchénie est en fait, en miniature, ce que Vladimir Poutine désirerait établir dans le reste de la Russie.”
Pour aller plus loin :
Deuxième partie - Communauté politique européenne : le symbole d'une Europe unie ?
Table ronde d'actualité internationale
[En partenariat avec le journal Le Monde ]
En mai 2022, le président français Emmanuel Macron présentait devant le Parlement européen son idée de Communauté politique européenne. Accueillie avec circonspection dans un premier temps, la CPE est pourtant devenue réalité. Elle tenait son deuxième sommet le premier juin à Chisinau, en Moldavie. Plus de 40 dirigeants étaient présents pour échanger sur la sécurité, la connectivité ou encore l'énergie. Les membres de l’UE mais aussi le Royaume-Uni, les pays des Balkans occidentaux, la Suisse ou encore l’Arménie, l’Azerbaïdjan et bien entendu l’Ukraine ont participé à ce forum plus ouvert et plus souple que les habituelles organisations internationales.
Certains y ont surtout vu l'intention d’afficher un front uni face à la Russie dans le contexte de la guerre. La Communauté politique européenne peut-elle donner un nouveau souffle politique au vieux continent ? Mais de l’Islande à l'Azerbaïdjan, de quelle Europe parle-t-on ?
Mélanie Chalandon et Marc Semo, journaliste au Monde, reçoivent Simon Carraud, journaliste à Contexte ainsi que Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF/Sciences Po et chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC.
L’annonce de la création de la Communauté politique européenne avait été accueillie avec un certain scepticisme notamment par les pays candidats à l’Union européenne, rappelle Simon Carraud : “Au départ, certains ont eu le sentiment que cette Communauté politique européenne était un substitut à l’entrée dans l’Union. Aujourd’hui, ce malentendu a disparu et les pays des Balkans sont très contents de venir, car ça les met en situation d’égalité vis-à-vis des pays membres de l'Union.”
Selon Florent Parmentier, la CPE n’a pas vocation à faire doublon avec le Conseil de l’Europe, le grand défenseur des Droits de l’Homme : “L’aspect politique le plus important de la CPE, c’est la solidarité pour l’Ukraine dans son combat contre la Russie.”
Pour aller plus loin :
Le dessin de la semaine
Mélanie Chalandon présente un dessin en partenariat avec l'association Cartooning for Peace , une plateforme qui regroupe les œuvres de dessinateurs de presse engagés qui combattent avec humour pour le respect des cultures et des libertés. Il a été réalisé par le caricaturiste KAK.
Références sonores & musicales
- Musique 1 : "Iskala" de la chanteuse russe Zemfira (2000)
- Musique 2 : “Tattoo”, de la chanteuse suédoise Loreen
Une émission préparée par Bertille Bourdon et Léa Capuano.
