L’enseignement supérieur va-t-il devenir un marché comme un autre ? Alors que de nombreux étudiants retrouvaient les bancs de l’université aujourd’hui ou ces derniers jours, Être et Savoir aborde la question des écoles privées du supérieur à but lucratif.
Un étudiant sur quatre est scolarisé dans le secteur privé et un nombre croissant l’est dans le privé du supérieur à but lucratif. Pourquoi et comment ce secteur est devenu un marché depuis quelques années, comment ce marché s’organise-t-il, et comment est-il régulé en France ? Les étudiants et leurs familles sont-ils suffisamment informés, peuvent-ils l’être alors que de nouvelles écoles ne cessent de se créer et que certaines cherchent à conquérir des élèves à grand renfort de publicité sur les internets, dans la presse et sur les murs des stations de métro ? Ces sujets font l’objet de travaux pour nos invités : chercheurs, mais aussi journaliste et spécialiste de la finance.
Et puis, quelles seront les conséquences du déploiement de l’enseignement supérieur privé sur l’enseignement supérieur en général, sur la valeur des diplômes et des titres ? Quelles évolutions se dessinent à l’heure où les choix d’orientation paraissent si cruciaux à tant de lycéens ?
Louise Tourret s'entretient avec ses invités : Agnès Van Zanten, sociologue, directrice de recherche au Centre de Recherche sur les Inégalités Sociales de Sciences Po et autrice notamment de Les marchés scolaires - Sociologie d'une politique publique d'éducation (PUF, 2013), Hugo Harari-Kermadec, professeur à l’Université d’Orléans et à l’INSPÉ (Institut National Supérieur du Professorat et de l'Éducation) de Tours-Fondettes, chercheur à l'ERCAE (Équipe de Recherche Contextes et Acteurs de l'Éducation) et chercheur associé à l'IDHES (Institutions et Dynamiques Historiques de l'Economie et de la Société), auteur de Le classement de Shanghai : l'université marchandisée (Le Bord de l’eau, 2019), Marie Piquemal, journaliste au service Enquêtes de Libération, autrice de plusieurs articles sur l'enseignement supérieur privé, et Martine Depas, senior partner chez Amala, en charge de fusions acquisitions dans le domaine de l’enseignement et de la formation.
La citation
"La question que je me pose, c'est : est-ce que l'enseignement supérieur est un secteur compatible en France avec la logique des fonds d'investissement ? On va parler de Parcoursup, des amphis surchargés, du taux d'échec ou de réussite à la fac, mais cette question-là n'est pas posée dans le débat public […] Le marché de l'enseignement supérieur n'est pas un marché comme les autres : une fois qu'on a investi du temps et de l'argent dans ces formations, quel est l'intérêt de dévaluer son propre diplôme ? On est pris dans un engrenage ou personne n'ose critiquer", Marie Piquemal
Illustrations sonores
- Extrait de la présentation vidéo d'Atouts+ par Monique Canto-Sperber sur X (ancien Twitter)
- Nouveau Western, MC Solaar (1994)
- Extrait du journal télévisé de TF1 du 10/05/23 sur les faux diplômes de l'ESO
