Syracuse

"Ce sera leur Vietnam", avaient prédit quelques stratèges occidentaux qui avaient peut-être d’ailleurs intrigué afin de précipiter l’URSS dans le piège afghan. Et, effectivement, les Soviétiques n’en sortiront que début 1989, après dix ans d’une guerre aussi coûteuse en hommes qu’en roubles…

Quelques mois plus tard, le Mur de Berlin tombera, entraînant la dislocation progressive du bloc de l’Europe de l’Est. La décision de Moscou de s’engager militairement en Afghanistan est donc une question fondamentale. Mais elle ne s’est pas imposée d’emblée. Elle a même été l’objet de longues discussions au sein des plus hautes instances de l’URSS.

Et, c’est en tout cas l’opinion de Monsieur X, elle a aussi donné lieu à un certain nombre de manœuvres tortueuses où se sont affrontées les ambitions des hommes qui voulaient succéder à un Brejnev affaibli et malade. La conséquence, c’est que dans la mise en œuvre de l’opération elle-même, on a assisté à une étrange confusion.

Une illustration spectaculaire en est la parution d’un récit exclusif dans le 1er numéro du magazine, "Guerres et Histoire" en mars 2011. Le témoignage hallucinant du chef du commando soviétique chargé de liquider le numéro 1 afghan : Hafizullah Amin, un dirigeant communiste qui avait pourtant été hissé à la première place par les hiérarques du Kremlin.

Bibliographie

Le royaume de l'insolence Michael Barry Flammarion (1983)
Le KGB à l'assaut du Tiers Monde, 1945-1991 Vassili Mitrokhine et Christopher Andrew Fayard (2008)
Jugement à Moscou Vladimir Boukovsky Robert Laffont (1995)
CIA et Jihad, 1950-2001 John K. Cooley Autrement (2002)
CIA-KGB, le dernier combat Milton Bearden et James Risen Albin Michel (2005)
Les cercueils de zinc Svetlana Alexievitch Christian Bourgois (1991)