Près de 150 ans après sa mort, le nom de Jean-Eugène Robert-Houdin reste vénéré dans l’univers de la magie qu’il a révolutionné en l’espace de sept ans ! Entre 1845 et 1852 il met en scène ses spectacles baptisés les Soirées Fantastiques qui ensorcèlent le Tout-Paris avec des numéros aussi incroyables que la Bouteille Inépuisable, la Seconde Vue, ou encore la Suspension éthéréenne qui voit son enfant tenir en l’air à l’horizontal, simplement appuyé par un coude sur une canne ! Les autorités feront même appel à lui pour défier et discréditer le pouvoir des marabouts en Algérie en prouvant la supériorité de son art dont Robert-Houdin précise les principaux ingrédients :
Ce qu’il importe de posséder dans cet art de la magie simulée, c’est une grande adresse dans les doigts et une extrême finesse dans l’esprit.
Au cours de ce voyage, Robert-Houdin gagnera le surnom de Sorcier Blanc.
Mais avant d’être un grand illusionniste, cet homme, né en 1805 à Blois, a d’abord été un horloger passionné par la mécanique et la fabrication d’automates, domaine où il excelle avec des créations telles que le Réveil briquet (quand le réveil sonne, une allumette-bougie apparait pour y voir clair) ou la Pendule mystérieuse (entièrement transparente, on ne voit pas le mécanisme qui permet de faire se mouvoir les aiguilles). C’est à cette période qu’il découvre par hasard la magie à laquelle il se consacre pleinement à partir du décès de sa 1ere épouse en 1843 : c’est l’époque des Soirées Fantastiques.
Puis une fois le chapitre de la magie refermé, Robert-Houdin se voue à la science et à la recherche depuis sa maison près de Blois qu’il équipe de trouvailles telles que la sonnette et la gâche électriques, faisant de lui un précurseur de la domotique ! L’autodidacte s’intéresse alors à l’électricité et applique son talent dans des domaines variés, mettant au point des inventions parmi lesquelles le plastron électrique des escrimeurs, le compteur kilométrique (taximètre), ou encore le pupillomètre (utilisé par les opticiens pour mesurer la pupille) !
Robert-Houdin décède en 1871. Cet homme qui n’aura cessé d’innover et d’émerveiller de son vivant, associant magie et science, laisse derrière lui un vaste héritage trop souvent méconnu.
Pour en parler
Remerciements à : Emmanuelle Galand et ses horloges magiques de L'Heure du Lys (Paris 7ème) et Denis Tomasina.
Lecture des textes (extraits) par William Nadylam : Comment on devient sorcier, Jean-Eugène Robert-Houdin (Omnibus,13.09.2018). Album des soirées fantastiques de Robert-Houdin au Palais-Royal, édition illustrée à découvrir sur Gallica, BnF.
Bibliographie sélective
Musique
Mechanical Marvels : Clockwork dreams, Alex Menzies - Mer blanche, Renaud Garcia Fons - La naissance, Keaton Henson - Rosary Sonata, Marco Ambrosini - Pert em hru Altus solo II, Paul Giger - Sun Bleached, Matteo Gemolo - Little animal, Natasha Barrett - Mapping, Mathew Adkins.
Générique
Un documentaire de Federico Polo Devoto, réalisé par Céline Ters. Prises de son, Victoria Aspert, Eric Boisset, Julie Garraud et Hervé Dubreuil. Mixage, Bruno Mourlan.
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