Engagé contre la guerre, contre le colonialisme et l’antisémitisme, contre toutes formes d’inégalités.
De Paul Éluard, nous avons ses multiples recueils mais il y a aussi les photos, les lettres, qui donnent à voir un homme, un ami, un père, un amant tout entier engagé dans la vie, l’amour, la poésie. Il interroge le mot, l’image, il parle de la lumière, de l’amour, du corps de la femme aimée, du visage ami. Lire un recueil de Paul Éluard c’est voyager dans un bout de sa biographie.
Capitale de la douleur (1929) et la fin d’une passion avec Gala qui le délaisse pour le peintre Max Ernst (puis plus tard pour devenir l’épouse de Salvador Dali), Le livre ouvert (1941), Au Rendez-vous Allemand (1944), pendant les sombres années de la seconde Guerre Mondiale, Le temps déborde (1947) et l’insondable désespoir d’avoir perdu Nusch sa femme aimée, Le Phénix (1951) et la renaissance de ses cendres, l’amour à nouveau.
Paul Éluard n’a pas fait la guerre à proprement parler, puisqu’en 1914 il fût éloigné des combats à cause d’une bronchite aigüe et qu’il fût aussi démobilisé en 1940. Pourtant, le poète Paul Éluard, né Eugène Grindel en 1895 à Saint-Denis, n’aura eu de cesse de faire correspondre sa ferveur poétique à ses différents combats pour la vie, la liberté, la paix. Militant communiste convaincu, Paul Éluard sera, avec son ami André Breton, ce précurseur du mouvement dada, ce collectionneur d’art passionné ami de Pablo Picasso, ou de Max Ernst, totalement inscrit dans le paysage artistique de l’entre-deux guerre. Et c’est en tant que poète qu’il entrera dans la Résistance. Écrivant contre l’ennemi et pour la liberté, comme son plus célèbre poème éponyme qui, devenu un tract, fût parachuté par les avions de la Royal air force sur la France occupée.
Que ce soit en temps de guerre ou de paix, Paul Éluard n’aura cessé, à travers ses vers, à travers la rédaction collective de tribunes, de conférences, de manifestes, de faire entendre son indignation, contre l’exposition coloniale de 1931 et le colonialisme en général, contre le fascisme, le franquisme, le nazisme, la guerre.
Pour en parler
- Claire Sarti, petite-fille de Paul Éluard
- Pierre Dreyfus, petit-fils de Paul Éluard
- Anne Yanover, directrice du musée d’art et d’histoire Paul Éluard, à Saint-Denis
- Etienne-Alain Hubert, co-président de la Société des Amis de Paul Éluard
- Olivier Barbarant, poète
- Arthur Teboul, chanteur du groupe Feu ! Chatterton
- Didier Daeninckx, écrivain
- Xavier Donzelli, journaliste
- Les élèves de première générale du lycée Paul Éluard de Saint-Denis et leur professeur, Jean-Pierre Aurières
Bibliographie sélective
- De Paul Éluard :
- Poésie involontaire et poésie intentionnelle (Seghers, réédition 13.10.2022. Collection Carrés poésie). Une antologie composée en 1942. Préface de Nicole Boulestreau.
- Capitale de la douleur (Gallimard, NRF, collection Folioplus classiques (n° 126, 2008). 1ère édition, collection Blanche, 1926)
- Au rendez-vous allemand (Gallimard, NRF, 1944. 1ère publication aux Éditions de Minuit, 1945)
- Le temps déborde (Gallimard, NRF, 1947)
- Par d'autres auteurs :
- Xavier Donzelli, Et par le pouvoir d’un mot (Seghers, 2023) À paraître.
- Didier Daeninckx, Caché dans la maison des fous (Bruno Doucet, 2015)
Lecture de textes (extraits) : Je t’ai vu dans Le Phénix - La terre est bleue dans L’amour, la poésie - Liberté dans Le rendez-vous allemand - Paul Eluard lit Liberté - Petite et belle dans Souvenirs de la Maison des Morts - Je t’aime dans Le Phénix.
Musique
Interlude 2 par John Cage dans Sonates et interludes - For John Cage par Morton Feldman dans Morton Feldman : For John Cage - Solo piano par John Cage dans Album intégral piano - Sonates n°1 par John Cage dans Sonates et interludes - Études australes n°1 par John Cage dans Études australes - Le départ par Feu ! Chatterton dans L’Oiseleur - Interlude 3 par John Cage dans Sonates et interludes - Two pieces for piano par John Cage dans As it is - Unison par Meredith Monk.
Générique de fin : extrait du film Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution (ou Alphaville) de Jean-Luc Godard (1965), musique de Paul Misraki, avec entre autres Eddie Constantine et Anna Karina.
Générique
Un documentaire d'Émilie Chaudet, réalisé par Somany Na. Prise de son, Christophe Michou. Archives Ina, Viviane Lefevre. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France. Attachée de production et page web, Sylvia Favre-Steyaert.
Pour aller plus loin
- Site officiel de la Société des amis de Paul Éluard (association)
- Biographie de Paul Éluard proposée par le Maîtron, dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social
- Corinne Bayle, Paul Eluard, le cœur absolu : étude de Capitale de la douleur (Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2013)
- Jean-Pierre Zubiate, Éluard portraitiste : de la transgression à la figuration circulatoire, dans Littératures (n°69, pages 229-252, 2013)
- Paul Éluard et sa visite en Grèce en pleine guerre civile auprès des partisans de la Grèce libre, un article de Dimitris Gkintidis publié dans Grèce Hebdo (06.2019)
- Enjeux des représentations contradictoires du féminin dans la poésie de Paul Éluard, Mémoire de master de Charlotte Ollier (université Grenoble III, 2009)