**Des astronomes en sont convaincus : il existe une neuvième planète dans les confins du Système solaire. Et d’autres doutent de son existence…. **
À la recherche de l'hypothétique neuvième planète du système solaire
Il y a huit planètes connues dans le système solaire (depuis que Pluton a été éjecté du club) : Mercure , Vénus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne,Uranus et Neptune. Ces huit planètes répondent aux conditions suivantes : elles orbitent autour du Soleil, ont une masse suffisante pour que sa gravité l'emporte sur les forces de cohésion du corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique, sous une forme presque sphérique et ont éliminé tout corps susceptible de se déplacer sur une orbite proche. Mais il y aurait une hypothétique planète 9 tapie à la périphérie de notre système solaire. En 2016, Konstantin Batyguine et Michael E. Brown deux astronomes de 'Institut de technologie de Californie) affirment avoir de “solides preuves” en faveur de l’existence de cette planète.
Agnes Fienga est astronome au Laboratoire Geoazur de l’Observatoire de la Côte d'Azur en charge des éphémérides planétaires INPOP. Elle construit des éphémérides planétaires et lunaires, des modèles mathématiques qui calculent la position des planètes dans le système solaire. Alessandro Morbidelli, est astronome et planétologue, spécialiste en formation planétaire, directeur de recherche au CNRS à l'Observatoire de la Côte d'Azur à Nice et Président du groupe thématique Système solaire du CNES . Leur travail respectif s'apparente à celui d'un détective qui cherche et calcule les traces, les indices provenant des observations des planètes, des petits corps et des analyses chimiques et isotopiques des météorites et des roches terrestres ou lunaires pour comprendre l'histoire du système solaire.
Alors P9 existe-t-elle ?
Depuis 2003, les éphémérides planétaires européennes INPOP développées en collaboration à l'Observatoire de la Côte d'Azur (Géoazur) et l'observatoire de Paris (IMCCE) sont une référence mondiale et ont permis en 2016 de déterminer la position probable de la 9ième planète du système solaire. En 2016, INPOP a montré que selon la position actuelle de la planète (mesurée par son anomalie vraie), cette planète induit des perturbations qui peuvent être détectées sur l'orbite de Saturne et mesurées par l'analyse des données de la sonde Cassini autour de la planète aux anneaux. En utilisant les éphémérides planétaires INPOP, les chercheurs ont pu calculer l'effet induit par la 9ième planète sur l'orbite de Saturne et comparer cette orbite perturbée aux observations Cassini. Pour les valeurs d'anomalies vraies supérieures à 85°, les perturbations induites par la 9ième planète sont clairement incompatibles avec les distances observées de même que pour les anomalies vraies entre -130 et 150°. Ce résultat donne une zone d'exclusion dans laquelle la planète ne peut pas se trouver... Actuellement, les astronomes du monde entier attendent les prochaines observations de Vera-C.-Rubin [anciennement nommé LSST), qui devrait observer la totalité du ciel plusieurs fois par nuit à une profondeur allant jusqu'à la magnitude 24 . Avec cet instrument, P9 ne pourra plus se cacher bien longtemps si elle existe...
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