Syracuse

Josée Dayan, la femme aux 150 films, naît en 1943 à Toulouse, où son père ténor interprète le Don José, de Carmen :  C’est à ce rôle qu’elle doit son prénom. La famille retourne ensuite en Algérie, et Josée va grandir dans une famille déchirée, entre une mère pharmacienne et ce père fantasque, qui fera partie des pionniers de la télévision algérienne.

Si je faisais un film sur mon enfance en Algérie, en vérité  c’est  le conflit familial qui serait fixé  avec une focale nette, et la guerre d’Algérie serait floue, en arrière-plan. 

Car la guerre s’annonce. Surprotégée, la petite Josée Dayan fait l’école buissonnière pour regarder des films dans l’un des deux cinémas que possède sa grande mère paternelle. De cette enfance, elle garde une quête d’intensité, une boulimie d’action. Et une vocation : elle  sera réalisatrice.

La lenteur me fatigue, la lenteur me tue. J’aime l’urgence. J’aime être au bord d’ un précipice, et ne pas y tomber. 

Arrivée en France à 17 ans, elle suit des études qu’elle juge trop scolaires à  l’IDHEC, l’ancêtre de la FEMIS. C’est sur le tas qu’elle apprend son métier. Elle travaille avec André Hunebelle, d’une précision et d’une courtoisie toute protestante, ou Claude Chabrol dont le sens de l’improvisation la mettent à l’épreuve. " Moi qui suis impatiente, je suis restée assistante dix ans. " Elle réalise son premier film, presque par hasard, pour l’ouverture de la troisième chaîne. 

Une série d'entretiens produite par  Zoé Sfez, réalisée par Laurent Paulré. Attachée de production : Daphné Abgrall. Prise de son : Arthur Dumont.

Pour aller plus loin

• Josée Dayan, 56 ans. Sa mère l'appelait "mon petit Balzac, à cause de mon physique" par Catherine Mallaval, Libération, 14 septembre 1999.
• BD : Philippe Druillet, Les Rois Maudits, d'après l'œuvre de Maurice Druon de l'Académie française. Les meilleures images et esquisses de la grande saga télé réalisée par Josée Dayan, Albin Michel, 2005. 
• Josée la douce, Dayan la bourrue. Par Véronique Maurus,   Le Monde, 13 octobre 1999.