Au cours cette masterclasse, au micro d'Arnaud Laporte, Agnès b. évoque bien sûr ses créations qui sont devenues iconiques : le blouson Fifre (et dont elle a offert le sien à Patty Smith), la combinaison, le cardigan pressions... Elle revient aussi sur son enfance à Versailles, sur la figure de son père, avocat, qui très tôt, lui a transmis son goût pour la musique et pour l’art, si bien que son rêve d’enfant était de devenir conservatrice de musée. Son mariage à 17 ans seulement avec Christian Bourgois, éditeur passionné et amateur de cinéma. Et ses souvenirs de jeunesse, parmi lesquels l'ambiance qui régnait au Café de Flore, où la jeune Agnès croisait parfois Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, le sculpteur Alberto Giacometti, l'écrivain Edouard Glissant ou encore les philosophes Gilles Deleuze et Félix Guattari.
En 2010, Agnès b. reçoit la Croix d’Officier de la Légion d'honneur des mains de Stéphane Hessel. En 2012, c'est Gilles Jacob qui lui remet la médaille de "Commandeur des Arts et des Lettres". Pour couronner son engagement pour la préservation des océans à travers la goélette Tara, elle reçoit en 2012 le prix SeaKeepers à Monaco. Agnès b. a été faite commandeur de la Légion d’honneur en 2016.
Une vocation précoce
" J'ai toujours été styliste" confie Agnès b. Remarquée par "Elle" alors qu'elle a à peine vingt ans, parce qu'elle s'habille aux Puces. C'est son art d'associer des vêtements dissemblables qui donne aux stylistes du célèbre magazine féminin l'envie de lui proposer une collaboration. Après ses débuts pour le magazine de mode, Agnès b. commence à travailler pour la styliste "Dorothée Bis". L’initiale de ce nom deviendra la signature de sa propre marque qu'elle dépose en 1973. C'est dans une ancienne boucherie du quartier des Halles à Paris qu'elle ouvre sa première boutique en 1975.
"On travaillait au milieu des oiseaux, qui faisaient leurs nids avec les chutes de tissus, les fils, la poussière..." se souvient-elle. Des années après, la marque compte aujourd'hui une centaine de boutiques qu'elle a ouvertes à travers le monde.
"Je propose des vêtements pour qu'on les mélange à sa manière. Ce ne sont pas des vêtements datés, on peut les garder toujours. J'essaye de faire des vêtements conçus pour simplifier la vie, dans des matières douces et faciles à porter, pour que l'on puisse s'embrasser, pour vivre, pas pour paraître, des vêtements qui fassent plaisir.", dit-elle pour résumer sa philosophie.
Au cours de cette Masterclasse, Agnès b. aborde aussi son travail sur les défilés, sa vision de la féminité et la façon dont elle travaille avec les mannequins : "Les mannequins ne sont pas des stéréotypes. Sur le podium, j'ai envie que ce soient elles qui se montrent."
Styliste, galeriste, puis mécène
En 1984, Agnès b. inaugure une galerie d’art attenante à sa boutique, la Galerie du jour, du nom de la rue du Jour, dans le quartier des Halles. En 1997, la galerie déménage non loin, rue Quincampoix et se dote d’une librairie. "J'ai eu envie d'ouvrir une galerie pour donner à voir. J'aime proposer des choses, et voir comment les gens les apprécient" explique la collectionneuse d'art devenue galeriste.
Passionnée d'art contemporain, toujours à l'affût de nouvelles idées, Agnès b. a créé en 1997 Point d'ironie, un "périodique hybride" avec l’artiste Christian Boltanski (1944-2021) et le commissaire d’exposition Hans-Ulrich Obrist, aujourd’hui distribué gratuitement à 100 000 exemplaires dans le monde.
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