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Claude Chossat : "Dans cette vie-là, c'est souvent vos amis qui vous tuent"


Claude Chossat, repenti de la mafia corse, est l'invité de Léa Salamé à 7h50.


Claude Chossat Repenti mafia corse



   
Provient de l'émission
L'invité de 7h50

Au programme
  • Claude Chossat (faux nom pour des raisons de sécurité), ancien chauffeur et garde du corps du parrain Francis Mariani, nous raconte sa cavale sans fin. Il n'a aucune protection officielle depuis qu'il a brisé l'omerta. Comment survivre quand on est traqué en permanence?

    Il a fait ce livre pour faire comprendre le statut, compliqué, de repenti en France et aussi raconter la Brise de Mer, célèbre courant du grand banditisme corse, impliqué dans tous les plus gros braquages des années 90. "J'ai pas peur de parler à la radio, ça ne me met pas plus en danger que d'habitude", explique Claude Chossat.

    J'espère que ça fera aussi réfléchir la jeunesse corse, pour que les jeunes évitent de tomber dans le panneau comme je l'ai fait

    Claude Chossat explique par exemple dans son livre que, pendant sa longue cavale, l'un des parrains de la Brise de Mer, Casanova a eu porte ouverte dans les plus hautes autorités :

    "A l'époque de la Brise de Mer, il y avait quand même des valeurs, pas de tentatives d'assassinat sur des femmes, des enfants, des avocats. Depuis la disparition de tous ces parrains, comme Jean Jé Colonna, il y a une violence plus dure, sans limite".

    Chossat a basculé en prison, où il a rencontré Francis Mariani, l'un des plus gros parrains de la mafia corse : "Au départ la passion des rallyes automobiles nous a rapproché et puis ça s'est fait petit à petit. On commence par rendre des petites services, garder des téléphones et après ça va très vite (...) J'étais son chauffeur, son grade du corps, de façon officieuse".

    "C'est vertigineux, quand on arrive en Corse avec des gens comme eux, c'est des gens énormément craint, ça ouvre beaucoup de portes, c'est démesuré".

    Si j'avais vraiment réfléchi, je ne me serais jamais approché de ces gens là. Une fois que c'est fait, on ne peut plus faire marche arrière

    Pourquoi avoir décidé de sortir du système? "J'ai été victime d'une tentative d'assassinat, dans des problèmes qui ne me concernaient pas, ça été le déclic, le ras-le-bol, on est dans une spirale mortifère, on ne voit que des morts autour de soi (...) Quand je prend la décision de parler, je sais que je ne serais plus jamais sollicité par personne, ça été la délivrance".

    Je plante ceux qui m'ont fait confiance, mais dans cette vie-là, c'est souvent vos amis qui vous tuent

    "J'essaie de ne jamais avoir d'emploi du temps fixe, comme quelqu'un de normal, oui j'ai peur, mais il faut vivre avec".

Illustration
L'invité de 7h50
Photographie
  • Christophe Abramowitz
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  • Radio France
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