En 1954, déjà, c’est à la radio qu’un abbé inconnu du nom de Pierre avait lancé un appel pour les sans-abris. Trente-et-un ans après, c'est Coluche qui prend le relai. Mais il n'a rien d'un curé. Non, sa soutane est une salopette rayée bleue… et ses prêches une multitude de sketches et de bons mots que toute une génération s’est aimée à répéter, rejouer entre amis. Et c'est un jour de septembre 1985, comme l’abbé, au micro d’une radio, que l'humoriste lance un appel à la solidarité.
Les restos, c'est l'histoire d'un mec qui devient Monsieur Colucci et qui s’invite aux ministères, rencontre les maires et les députés, organise de grandes opérations médiatiques, ouvre des restos partout en France et propose une loi… Tout ça en moins de cinq mois. Trente ans après, les restos sont toujours là et les files d’attente toujours plus longue, durant ces mois d’hiver. Les Resto du cœur représentent donc à la fois un succès et un échec…
Oui, l’échec d’une politique vis vis de la précarité, une impossibilité à trouver des solutions : la preuve : selon la dernière estimation de l’INSEE, plus d’un français sur sept vit avec moins de 60% du revenu médian qui s’élève à 1003 euros par mois
Alors qui sont ses invisibles, ces laissés pour compte de la crise, tous ces gens qui vont chercher à manger dans ces restos créés par l'inoubliable humoriste, marqueur à lui tout seul de l'esprit des années 80.
Notre invité aujourd’hui : Nicolas Duvoux, professeur de sociologie à l’université Paris VIII-Vincennes-Saint-Denis et auteur notamment du Nouvel Age de la solidarité. Pauvreté, précarité et politiques publiques… Il est aussi l’un des rédacteurs de l’excellente revue numérique "La vie des idées".
Réécouter l'entretien de la première diffusion, avec Véronique Colucci.
Vidéo INA :
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