Syracuse

Première partie

Peut-on parler d'une "forme camp" qui serait née avec le nazisme ? Pourquoi les camps du XXIe siècle n'ont-ils rien à voir avec les camps de la mort de la Seconde Guerre mondiale ? Qu'est-ce que la multiplication des camps dit en revanche de notre monde d'aujourd'hui ?

Emmanuel Laurentin s'entretient avec l'anthropologue Michel Agier de l’ouvrage qu’il a dirigé Un monde des camps (La Découverte).

Même si les camps de la mort hantent le mot camp, on ne peut pas aborder les camps dans le monde d’aujourd’hui comme des lieux de mise à mort, nous ne sommes plus dans une « thanatopolitique » des camps écrivez-vous ?

Michel Agier : En effet, l’ethnographie et l’anthropologie urbaines telles que je les pratique depuis une douzaine d’années révèlent que les camps contemporains relèvent d’un apartheid social, ethnique, racial, territorial. Une forme d’apartheid global avec d’un côté des enclaves dorées, des communautés fermées et de l’autre, des camps, qui se développent numériquement comme formes d’organisation sociale et de l’espace.

Seconde partie

Portrait d'un Juste aujourd'hui oublié, Raoul Wallenberg (1912-1947) qui tenta en 1944 de sauver 20 000 Juifs de Hongrie de la déportation orchestrée par Adolf Eichmann.

Emmanuel Laurentin s'entretient avec l'historien Fabrice Virgili de l’ouvrage qu'il a co-écrit avec Annette Wieviorka de Raoul Wallenberg – Sauver les juifs de Hongrie (Payot)