Syracuse

Dans ce quatrième entretien d'"A voix nue", Claude Lorius fait référence à la Une de Nature en 1987 qui mettait en avant sa découverte. Que "le climat soit lié à la concentration de l'atmosphère en gaz carbonique", "c'est une révolution", "un miracle trouvé dans les glaces", explique-t-il. Faire cette couverture leur a "ouvert beaucoup de portes", explique Claude Lorius et ça a été une satisfaction d'être reconnu par la communauté scientifique. C'est la première fois que l'on a démontré une tendance "depuis deux siècles" à la variation du gaz carbonique dans l'atmosphère qui n'a rien à voir avec la variation naturelle du climat. Le signal a été lancé mais ensuite on a affaire à un autre monde sur lequel, selon lui, on ne pèse pas.

A part des gens comme Rocard, la sensibilité des politiques a été nulle. C'est là que s'arrête notre potentiel.

Son entrée à l'Académie des Sciences a été une reconnaissance de son travail de recherche et aussi une grande opportunité. Il a reçu de nombreuses récompenses qui lui ont permis de continuer ses recherches. Il est très satisfait également d'avoir son nom dans le Petit Larousse illustré, c'est important d'être connu du grand public.

Notre grand culot, ça aura été de produire cette série de papiers, avec une carotte de glace de 10 cm de diamètre et dire ça c'est la planète, c'est l'image du climat et du CO2 sur la planète. Et personne à l'époque ne nous avait contredit, ce que j'aurais trouvé presque normal. Et tout ce qu'il s'est fait depuis, le confirme.

Sa dernière expédition en Antarctique date de 1997. Maintenant, à son âge (80 ans), il "essaye de réfléchir" à son parcours.

Par Stéphane Deligeorges, avec la collaboration de Claire Poinsignon. Réalisation : Anne Sécheret. Prise de son : Chantal Nouvelot.