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Il était une fois... Faute d'amour
À travers une tragédie familiale, Faute d’amour épingle l’individualisme consumériste de la Russie de Poutine. Ce documentaire dévoile la genèse de ce brûlot et la brillante approche de son auteur, Andreï Zviaguintsev.
Cinquième long métrage d’Andreï Zviaguintsev, Faute d’amour met en scène Genia et Boris, en plein divorce, qui, par négligence, perdent la trace d’Aliocha, leur fils. À travers cette tragédie, le cinéaste tire un portrait au vitriol de la Russie de Poutine, montrant une classe moyenne qui se déshumanise à force de consumérisme et de traditions étouffantes. S’il admet avoir choisi un cas extrême, avec ce couple ravagé par la haine, le cinéaste s’est aussi inspiré de faits réels. La disparition de cet adolescent lui permet de dénoncer l’inertie de l’État, qui abandonne les familles à leur triste sort, alors que, "chaque année, 120 000 personnes disparaissent en Russie, dont beaucoup d’enfants fuyant l’ambiance familiale".
Compassion
Nourri d’un entretien avec le cinéaste, d’extraits de films et de moments du tournage, ce documentaire retrace la genèse de Faute d’amour et la trajectoire d’Andreï Zviaguintsev, qui a découvert sa vocation de cinéaste avec les œuvres de Bergman, Bresson et Antonioni. Le film dévoile ses méthodes de travail : la façon dont il obtient le meilleur de ses acteurs ou un perfectionnisme qui le conduit à multiplier les prises. Cinéaste moraliste, même s’il s’en défend, Andreï Zviaguintsev n’en témoigne pas moins une grande compassion à l’égard de ses personnages. "Je souffre avec eux", dit-il. Sont également interviewés les acteurs Mariana Spivak et Alexeï Rozine, son producteur, qui témoigne des difficultés du cinéma indépendant en Russie, et des membres de Liza Alert, ONG dont le cinéaste s’est inspiré pour dépeindre les volontaires, qui, se substituant à une police démissionnaire, partent à la recherche d’Aliocha.