Roumanie : les enfants meurtris de Ceausescu

Bastien RENOUIL | Maria GERTH-NICULESCU

Edité par France 24 - 2025

Au lendemain de l’exécution du dictateur roumain Nicolae Ceaușescu, le 25 décembre 1989, le monde a découvert avec effroi les images d’enfants amaigris, entassés dans des lits d’hôpitaux insalubres. Pendant des décennies, des centaines de milliers de mineurs handicapés ont été placés dans des institutions communistes, dont les "foyers-hôpitaux" pour enfants jugés "irrécupérables".

Considérés comme inutiles à la société, environ 15 000 d’entre eux, selon l’Institut d'investigation sur les crimes du communisme (IICCMER), y auraient trouvé la mort, victimes de négligences et de maltraitances systémiques. Une conséquence aussi de la politique nataliste et anti-avortement du gouvernement, couplée à une pauvreté généralisée.

FocusRoumanie : 30 ans après Ceausescu, les blessures des orphelins restent ouvertes

Dans l'orphelinat de Cighid, l’un des établissements les plus tristement célèbres, plus de 80% des enfants internés ont péri. De nombreuses victimes ont succombé à des pneumonies en raison de l’absence de chauffage. Nous avons rencontré deux survivants de ce "foyer-hôpital", Sirmanca Simona Fechete 39 ans, et Iosif Balog, 41 ans. Aujourd’hui, ils tentent de reconstruire leur vie, mais restent profondément marqués par l’horreur de leur enfance. A ce jour, ils n’ont perçu aucune compensation pour les mauvais traitements qu'ils ont subis. 

En Roumanie, le combat pour la mémoire et la reconnaissance de ces crimes est particulièrement long. Pour l’instant, l’État refuse d’assumer sa responsabilité. Deux des trois plaintes déposées par l'IICCMER ont été classées sans suite, invoquant un manque de preuves, malgré des milliers d’actes de décès et de documents accablants.

Billet retourTimisoara, locomotive de l'économie roumaine et berceau de la révolution de 1989

Note
  • Trente ans après la découverte des horreurs de la dictature Ceaușescu, en Roumanie, nos reporters ont enquêté sur l'un des épisodes les plus sombres de l’histoire du pays, celle des "foyers-hôpitaux", où des milliers d'enfants ont été placés et maltraités. Alors qu’une partie de la société est nostalgique de l'époque communiste, le travail de mémoire et de justice est loin d’être abouti en Roumanie.

Langue
français
Date de publication
14/02/2025
Collection
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