Syracuse

À l’époque où il a été signé, en juillet 1968, il promettait « d’éviter les dévastations qu’une guerre nucléaire ferait subir à l’humanité entière ». En pleine détente, après la crise des missiles de Cuba, le Traité de Non Prolifération, plus connu par son acronyme TNP, devient à partir de son entrée en vigueur, en 1970, un instrument essentiel de la sécurité collective. Basé sur trois piliers, la non-prolifération, le désarmement et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, il a légalisé les cinq puissances nucléaires existantes (USA, Russie, Chine, Royaume-Uni et France), qui s’engageaient à ne pas aider d’autres états à acquérir la bombe, et interdit aux puissances non dotées d’acquérir la bombe. Prorogé indéfiniment en 1995, rallié par la plupart des Etats, le TNP a accompagné une baisse générale des stocks d’armes nucléaires et vu trois Etats – l’Afrique du sud, le Brésil et l’Argentine renoncer à leur programme nucléaire.

Mais il n’a pas empêché l’Inde, le Pakistan, la Corée du nord et Israël de se doter de l’arme nucléaire. Il n’a pas freiné l’avancée déterminée et irrésistible de l’Iran vers la bombe, ni l’érosion des traités de maîtrise des arsenaux nucléaires en vigueur, comme le FNI, l’accord sur les armes nucléaires de portée intermédiaire, mort en 2019. À quoi sert encore le TNP, à l’heure où l’architecture de non-prolifération de l’après-guerre froide subit des tensions fortes, alors que la Chine développe son arsenal de façon spectaculaire, alors que la Russie a envahi l’Ukraine protégée par son statut de puissance dotée et que les dirigeants russes brandissent la menace nucléaire comme un chiffon rouge ?

Références sonores

• Vladimir Poutine affirme que la Russie est "prête" pour une guerre nucléaire, Le Parisien, 13 mars 2024
• Rafael Grossi, le DG de l’AIEA, lance une alerte sur le programme nucléaire iranien, dans un reportage C dans l’air du 2 avril 2024
• Le Porte-Parole du département d’Etat américain Matthew Miller, dans un reportage C dans l'air du 12 septembre 2023
• Kim Jong-Un appelle à la production de masse d'ogives nucléaires, AFP, 1er janvier 2018