Syracuse

Les partis de gauche appellent à un grand rassemblement mercredi à Saint-Brevin-les-Pins pour soutenir Yannick Morez, le maire démissionnaire de cette commune de Loire-Atlantique, devenu le symbole des élus locaux victimes de violences. "Le message c’est que jamais un maire, un élu de la République ne devrait être obligé de choisir entre son mandat, sa passion pour la chose publique et la protection de sa famille", affirme Johanna Rolland, la maire de Nantes et première secrétaire déléguée du Parti socialiste.

"Un signal très grave"

Plus de 300 élus en écharpes et plusieurs milliers de personnes sont attendues à Saint-Brevin. Le maire démissionnaire a annoncé dans un communiqué sur sa page Facebook qu'il prendra la parole à 18h00 devant l'hôtel de ville mais que ni lui ni son équipe municipale ne prendront part à cette marche. "Ce qui se passe à Saint-Brevin est un signal très grave de l’augmentation des violences à l’égard des élus, plus de 32% sur l’année qui vient de s’écouler", ajoute Johanna Rolland, "mais aussi d’un climat où l’extrême droite joue dans notre pays un jeu et un rôle nauséabond."

De très nombreux élus victimes de menaces

Johanna Rolland témoigne des menaces dont elle a été victime en tant qu’élue, "comme beaucoup d’élus, j’ai vécu ce type de situation comme des menaces de mort anonymes en mairie, ou encore l'incendie de ma voiture devant mon domicile familial où dormaient mes deux enfants."

Devant les sénateurs, Yannick Morez, médecin de profession, avait longuement détaillé chacune des menaces de l'extrême droite dont il a été victime depuis l'officialisation, fin 2021, du transfert près d'une école de sa commune d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada) qui existait déjà à Saint-Brevin depuis 2016. Fin mars, il avait retrouvé deux de ses voitures brûlées.